Guerre en UkraineDans Izioum reconquise, Zelensky promet la victoire sur les Russes
ATS
14.9.2022 - 18:52
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis mercredi «la victoire» depuis la ville stratégique d'Izioum, reprise aux Russes lors d'une contre-offensive surprise. Moscou s'est dit déterminé à continuer à pilonner l'Ukraine.
14.09.2022, 18:52
14.09.2022, 19:12
ATS
Il s'agit du premier déplacement du chef de l'Etat ukrainien dans la région de Kharkiv depuis la libération de la zone ce mois-ci, presque entièrement reconquise par ses forces en quinze jours.
Izioum, cité de près de 50'000 habitants avant la guerre, avait fait l'objet de combats meurtriers au printemps avant d'être prise par les Russes qui en ont fait un noeud stratégique pour le ravitaillement de leurs troupes. Sa reconquête par Kiev constitue donc un revers pour l'armée russe.
«Nous n'avançons que dans une direction, en avant, vers la victoire», a écrit M. Zelensky sur Telegram. Entouré de gardes du corps armés, le président en tenue kaki portait à l'épaule un écusson «l'Ukraine ou la mort», selon des photos de la présidence.
Dans une vidéo, il a comparé les destructions d'Izioum à celles de Boutcha, ville près de Kiev d'où les forces russes se sont retirées au printemps, laissant derrière elles les corps de civils froidement exécutés. Des exactions que Moscou nie avoir commises.
«C'est pareil: des immeubles détruits, des gens tués. Cela fait partie de notre histoire, partie de la nation russe moderne», a-t-il dit en anglais, sans pour autant détailler ces accusations contre l'occupant russe à Izioum.
Frappes russes massives
Malgré le recul russe face aux Ukrainiens, le président Vladimir Poutine ne considère pas l'invasion lancée le 24 février comme une «erreur», a estimé mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz.
L'Ukraine a annoncé avoir repris aux Russes durant le seul mois de septembre des milliers de kilomètres carrés dans l'Est et le Sud, où la situation est «totalement tendue» et «très dynamique», a averti la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk.
De son côté, l'armée russe, dont des frappes ont provoqué ces derniers jours de vastes coupures d'électricité dans plusieurs régions ukrainiennes, a indiqué mercredi pilonner les forces ukrainiennes à travers le pays, notamment dans la région de Kharkiv.
«Des frappes massives ont été menées dans les régions des localités de Dvoritchna, Balakliïa et Koupiansk», a indiqué le ministère russe de la Défense. De nombreuses autres villes et régions ont également été visées.
A Mykolaïv (Sud), deux immeubles ont été touchés et deux personnes sont mortes, selon les autorités locales. A Bakhmout, ville de la région de Donetsk que Moscou tente de conquérir depuis des mois, cinq civils ont été tués mardi, selon le gouverneur régional.
Dans la région de Donetsk, le gouverneur Pavlo Kyrylenko a rapporté des bombardements «sur toute la ligne de front». Celui de la région voisine de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a annoncé que les forces russes avaient repris le contrôle de la ville de Kreminna.
Reconquête
La contre-offensive de l'Ukraine a permis la reconquête de la quasi-totalité de la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, notamment les villes de Balakliïa, Koupiansk et Izioum. Ces deux dernières étaient des centres logistiques clef pour les forces russes.
Forte de livraisons d'armements occidentaux, l'Ukraine mène en parallèle une opération dans le Sud du pays, dans la région occupée de Kherson, mais les gains sont moindres par rapport au Nord-Est.
Ces dernières semaines, l'armée ukrainienne y a pilonné des ponts stratégiques pour perturber le ravitaillement des forces russes. Elle a affirmé lundi avoir repris 500 km2.
Mercredi, la Garde nationale russe, déployée dans les régions occupées de Kherson et Zaporijjia, a indiqué aux agences russes avoir «arrêté plus de 130 personnes» travaillant avec les services spéciaux et l'armée ukrainienne.
Les avancées ukrainiennes de septembre sont les plus importantes depuis que Moscou s'est retiré des abords de Kiev et du centre du pays au printemps après avoir échoué à les conquérir.
Pas d'apaisement
Les Occidentaux ont adopté des sanctions contre la Russie et augmenté les livraisons d'armes aux Ukrainiens. Les dirigeants des pays de l'Union européenne et de l'Otan viennent régulièrement à Kiev pour afficher leur soutien à M. Zelensky.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé devant le Parlement européen à Strasbourg (France) s'y rendre mercredi en promettant une «solidarité indéfectible» avec l'Ukraine et la fermeté face à Moscou.