Maison Blanche Dernière journée de Trump à la Maison Blanche, Biden à Washington

ATS

19.1.2021 - 22:15

Donald Trump passait mardi sa dernière journée pleine à la Maison Blanche avec l'annonce probable d'une série de grâces. Au même moment, son successeur Joe Biden arrivait à Washington et se préparait à prêter serment dans une Amérique fragilisée et inquiète.

Donald Trump, qui quitte le pouvoir avec une cote de popularité au plus bas (34% de bonnes opinions selon l'institut Gallup), s'est aussi adressé aux Américains via un ultime message vidéo.
Donald Trump, qui quitte le pouvoir avec une cote de popularité au plus bas (34% de bonnes opinions selon l'institut Gallup), s'est aussi adressé aux Américains via un ultime message vidéo.
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Avant son départ pour la Floride, prévu mercredi matin, le milliardaire républicain pourrait gracier plusieurs dizaines de personnes. Il a déjà utilisé ce pouvoir présidentiel en faveur de plusieurs de ses proches ces derniers mois.

Donald Trump, qui quitte le pouvoir avec une cote de popularité au plus bas (34% de bonnes opinions selon l'institut Gallup), s'est aussi adressé aux Américains via un ultime message vidéo. Il s'est félicité d'avoir «uni» le monde face à la Chine et s'est dit «tout particulièrement fier» de ne pas avoir lancé de nouvelle guerre durant son mandat.

«Cette semaine, une nouvelle administration va être investie et nous prions pour qu'elle réussisse à maintenir l'Amérique en sécurité et prospère», a-t-il encore affirmé, selon des extraits de ce discours diffusés à l'avance par la Maison Blanche.

Joe Biden a quant à lui quitté son fief de Wilmington, dans le Delaware, pour rejoindre Washington. Dans un discours très ému, il a évoqué son amour pour cet Etat, la mémoire de son fils décédé et sa propre mort.

Avec la future vice-présidente Kamala Harris, il devait participer dans la soirée à une cérémonie devant le mémorial d'Abraham Lincoln en l'honneur des victimes du Covid-19 (plus de 400'000 aux Etats-Unis).

Camp retranché

Traumatisée par l'assaut du 6 janvier sur le Capitole, la capitale fédérale a des allures de camp retranché. Les mesures de sécurité entourant la cérémonie d'investiture, prévue à 12h00 mercredi (18h00 suisses), sont exceptionnelles.

Depuis le 6 janvier, près de 90 personnes ont été inculpés, dont au moins cinq pour «conspiration», pour les violences au Congrès, qui ont fait cinq morts. Parmi elles, des élus et des membres anciens ou actifs des forces de l'ordre.

Dans un discours au Sénat, l'influent chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a estimé que la foule avait été «abreuvée de mensonges» et «incitée (à agir) par le président et d'autres personnes puissantes».

Contraste marqué

Sur le fond comme sur la forme, Joe Biden entend marquer un contraste aussi net que possible avec son prédécesseur, en particulier dans sa manière de faire de la politique. Mitch McConnell sera présent mercredi matin, à son invitation, lors d'une messe à la cathédrale Saint-Matthieu.

Les autres dirigeants du Congrès ont aussi été conviés. «Cette symbolique est importante», souligne David Axelrod, ancien proche conseiller de Barack Obama.

Auditions au Sénat

En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé mardi, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche.

Sur le front diplomatique, le futur secrétaire d'Etat Antony Blinken a promis de rompre avec quatre années d'unilatéralisme. «Nous pouvons revigorer nos alliances», devait-il dire lors de son audition, selon le texte diffusé à la presse. «Ensemble, nous sommes en bien meilleure posture pour contrer les menaces posées par la Russie, l'Iran et la Corée du Nord et pour défendre la démocratie et les droits humains.»

Il a confirmé que le gouvernement de Joe Biden était prêt à revenir dans l'accord sur le nucléaire iranien à condition que Téhéran respecte à nouveau ses engagements, tout en appelant de ses voeux une entente «plus durable».

Le ministre désigné de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a de son côté affirmé que Joe Biden présenterait dès son premier jour à la Maison Blanche un projet de loi migratoire qui détaillera «un chemin vers la naturalisation» pour les immigrés en situation irrégulière.

La prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a elle appelé à «voir grand» dans la réponse à la crise économique provoquée par la pandémie, et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public. Elle a aussi pris le contre-pied du gouvernement sortant en défendant une taxe internationale sur les géants du numérique.

Fidèle à sa volonté de nommer un gouvernement le plus diversifié possible, Joe Biden a annoncé mardi avoir désigné une pédiatre transgenre, Rachel Levine, comme ministre adjointe de la Santé.

Le gouvernement sortant a de son côté annoncé d'ultimes décisions. La plus spectaculaire est celle du secrétaire d'Etat Mike Pompeo de considérer que la Chine «commet un génocide» contre les musulmans ouïghours.

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