«Pacte de paix pour la nature» Les négociations de l'ONU entrent dans leur phase finale

ATS

17.12.2022 - 18:02

Les négociations cruciales de l'ONU visant à sceller un «pacte de paix pour la nature» entraient dans leur phase finale samedi. Ce jour était officiellement le dernier de discussions pour les ministres de l'Environnement du monde réunis à Montréal pour la COP15.

70% des écosystèmes mondiaux sont dégradés, largement à cause de l'activité humaine, et plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition. Ici, l'Amazonie brésilienne.
70% des écosystèmes mondiaux sont dégradés, largement à cause de l'activité humaine, et plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition. Ici, l'Amazonie brésilienne.
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Keystone-SDA

L'ambition reste de sceller d'ici le 19 décembre un accord sur la biodiversité aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015.

«Nous avons encore devant nous des défis de taille» pour les trois derniers jours, «il s'agit de notre responsabilité commune», a déclaré samedi le ministre chinois de l'Environnement, Huang Runqiu, président de la COP15 vers lequel les regards sont braqués pour décoincer les négociations.

Pratiques agricoles et pesticides

Car à Montréal, tous les observateurs s'accordent pour dire que de nombreux points de blocage existent encore entre les 196 pays membres de la Convention des Nations unies sur la biodiversité.

Sur la table restent notamment la question des pratiques agricoles, celle des pesticides et celle des mécanismes de suivi et de contrôle, indispensables pour ne pas répéter l'échec de l'accord précédent, adopté à Aichi au Japon en 2010 et dont quasiment aucun objectif n'a été atteint.

Question financière

Même l'objectif phare de protéger 30% des terres et des mers d'ici 2030 ne fait toujours pas consensus. Et la question financière continue d'empoisonner les discussions.

Pour certains pays comme le Brésil, la question des moyens financiers doit être résolue avant de s'engager sur des objectifs ambitieux.

Pays du Sud pour un fond distinct

Les pays du Sud poussent donc toujours pour la création d'un nouveau fonds distinct pour la biodiversité, à l'image de celui obtenu par le Sud en novembre pour affronter les dégâts climatiques. Selon eux, il faudrait 100 milliards de dollars par an, soit environ dix fois les transferts actuels du Nord vers le Sud.

«Il y a une obligation morale» à stopper la perte de la biodiversité, affirment plus de 3100 chercheurs de 128 pays dans une lettre ouverte samedi, inquiets de voir les négociations piétiner.

«C'est réalisable si nous agissons maintenant, et de manière décisive», et «nous le devons à nous-mêmes et aux générations futures – nous ne pouvons plus attendre», ont-ils lancé.

70% des écosystèmes sont dégradés

Car le temps presse: 70% des écosystèmes mondiaux sont dégradés, largement à cause de l'activité humaine, plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition sur la planète, etc.

Et au-delà des implications morales, c'est toute la prospérité du monde qui est en jeu, rappellent les experts: plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.