Soudan Des cadavres jonchent les rues à Omdourman

ATS

9.11.2023 - 23:40

Des corps de personnes en uniforme militaire jonchent les rues d'Omdourman, en périphérie de la capitale soudanaise, ont rapporté des témoins jeudi. L'ONU s'inquiète d'une intensification des combats au Darfour au septième mois de la guerre entre l'armée et les paramilitaires.

«Des corps de personnes en uniforme militaire gisent dans les rues du centre-ville après les combats d'hier», mercredi, ont déclaré des témoins à Oumdourman (image d'archives).
«Des corps de personnes en uniforme militaire gisent dans les rues du centre-ville après les combats d'hier», mercredi, ont déclaré des témoins à Oumdourman (image d'archives).
KEYSTONE

Keystone-SDA

Les affrontements se poursuivent à Khartoum et dans sa banlieue ainsi qu'au Darfour, dans l'ouest du pays, alors qu'un nouveau round de négociations parrainé par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis s'est achevé cette semaine sans aboutir à un accord sur un cessez-le-feu.

«Des corps de personnes en uniforme militaire gisent dans les rues du centre-ville après les combats d'hier», mercredi, ont déclaré à l'AFP des témoins à Oumdourman. D'autres ont rapporté qu'un obus était tombé sur l'hôpital AlNau au nord d'Omdourman, dernier établissement médical opérationnel de la région, tuant une «travailleuse» de santé.

L'ONU s'est pour sa part inquiétée de la situation humanitaire au Darfour. «Des centaines de milliers de civils et de déplacés sont désormais en grand danger à El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, face à une détérioration rapide de la situation sécuritaire [et] un manque de nourriture et d'eau», a écrit sur le réseau social X (ex-Twitter) Toby Harward, coordinateur humanitaire adjoint de l'ONU pour le Darfour.

Meurtres dénoncés

«Les forces de soutien rapide [FSR, paramilitaires] et l'armée soudanaise se battent pour le contrôle de la ville et cela aura un impact catastrophique sur les civils», a-t-il ajouté.

L'ambassade des Etats-Unis a exprimé de son côté sa «grande préoccupation face aux témoignages faisant état de graves violations des droits de l'homme commises par les FSR» au Darfour.

Elle fait état «notamment de meurtres dans la région d'Ardmata, dans l'Etat du Darfour-Ouest» et s'inquiète du fait que des dirigeants et membres des Massalit, minorité ethnique non arabe parmi les plus importantes du Darfour-Ouest, sont «ciblés».

Déclenchée le 15 avril, la guerre entre l'armée et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 9000 morts, selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée. Elle a aussi déplacé plus de 6 millions de personnes et détruit la plupart des infrastructures.