Etats-Unis Des migrants tentent de passer aux USA

ATS

25.11.2018 - 22:38

Plusieurs centaines de migrants sont parvenus à franchir une première barrière avant de recevoir des gaz lacrymogènes.
Plusieurs centaines de migrants sont parvenus à franchir une première barrière avant de recevoir des gaz lacrymogènes.
Source: KEYSTONE/AP/RAMON ESPINOSA

Des centaines de migrants venant d'Amérique centrale ont tenté dimanche de franchir illégalement la frontière américaine à Tijuana, dans le nord-ouest du Mexique. Ils ont poussé les Etats-Unis à fermer leur frontière au sud de la ville californienne de San Diego.

Au moins 500 d'entre eux, parmi lesquels des femmes et des enfants, qui participaient à une manifestation pacifique aux abords de la frontière, se sont dirigés vers la barrière métallique de délimitation et y ont grimpé pour tenter d'entrer aux Etats-Unis.

Après avoir franchi cette première barrière, ils ont reçu des gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP, tandis que des hélicoptères de l'armée américaine survolaient la frontière à basse altitude.

Plusieurs migrants ont préféré rebrousser chemin, tandis que d'autres ont poursuivi en direction des Etats-Unis, où les gardes-frontières américains se mobilisaient pour stopper leur progression.

"Quelques groupes (de migrants) ont tenté d'entrer de manière violente (...) sur le territoire américain", a confirmé le ministre de l'Intérieur Alfonso Navarrete sur la chaîne Milenio.

"Nous allons agir et procéder à leur expulsion", a prévenu le ministre. "Loin d'aider la caravane (de migrants venant d'Amérique centrale) , ils lui nuisent", a-t-il ajouté.

Frontière fermée

La frontière est fermée aux voitures et aux piétons jusqu'à nouvel ordre, a annoncé sur Twitter l'antenne de San Diego de l'agence fédérale américaine des douanes et de la protection des frontières.

Le président Donald Trump a menacé ces derniers jours de fermer totalement la longue frontière entre les Etats-Unis et le Mexique si la situation devait dégénérer.

Il a aussi pris un décret pour rejeter automatiquement les demandes d'asile déposées par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, mais la justice a pour l'heure bloqué cette mesure, provoquant l'ire du président.

Environ 5000 migrants de la caravane sont arrivés cette semaine à Tijuana, après avoir parcouru plus de 4000 kilomètres en un peu plus d'un mois pour fuir la violence et la pauvreté au Honduras, dans l'espoir d'entrer aux Etats-Unis.

Face à cet afflux, environ 9000 militaires américains ont été déployés à la frontière avec le Mexique pour empêcher toute intrusion.

Longue attente

Pour entrer légalement aux Etats-Unis, les migrants doivent déposer des demandes d'asiles, mais les services administratifs américains sont saturés et l'attente pourrait être d'une année pour que leur dossier soit étudié.

Plusieurs centaines de migrants avaient installé vendredi un campement près d'un poste-frontière conduisant à San Diego, espérant ainsi pousser les autorités américaines à leur ouvrir le passage vers les Etats-Unis.

D'autres ont accepté des emplois proposés par des entreprises locales lors d'un forum organisé notamment par les autorités migratoires mexicaines.

Le futur gouvernement mexicain du président élu Andres Manuel Lopez Obrador, qui prend ses fonctions le 1er décembre, a affirmé samedi être parvenu à un accord avec l'administration américaine pour que les demandeurs d'asile restent au Mexique pendant que leur demande est examinée aux Etats-Unis, une percée majeure confirmée par Donald Trump.

Un tel accord avec Mexico, s'il est confirmé, serait une victoire pour le président des Etats-Unis qui a fait de la fermeté face aux migrants une de ses priorités. Ce serait aussi un tournant dans les relations entre les deux pays voisins, envenimées depuis l'élection de Donald Trump par sa promesse de bâtir un mur antimigrants à la frontière, et sa demande initiale d'en faire payer le coût à l'Etat mexicain.

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