Proche-OrientDes négociateurs israéliens au Caire pour une trêve à Gaza
ATS
23.8.2024 - 15:13
Des négociateurs israéliens participent vendredi à des discussions au Caire en vue d'une trêve dans la bande de Gaza associée à une libération d'otages. La guerre entre Israël et le Hamas ne connaît, elle, pas de répit dans le territoire palestinien.
Keystone-SDA
23.08.2024, 15:13
23.08.2024, 15:23
ATS
Ces négociations ont lieu une semaine après des pourparlers à Doha entre les médiateurs américain, qatari et égyptien et les chefs du Mossad (renseignements extérieurs israéliens), David Barnea, et du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar.
Le porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dit jeudi soir que MM. Barnea et Bar étaient au Caire où ils «négocient pour faire progresser un accord pour (libérer) les otages». Selon des médias israéliens, les Américains se trouvent aussi dans la capitale égyptienne. Le Hamas ne participe pas aux négociations.
Accord de trêve incertain
Lors des négociations à Doha, Washington a soumis une proposition d'accord pour une trêve, dont le contenu n'a pas été rendu public. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait alors affirmé que M. Netanyahu l'avait acceptée et il avait appelé le Hamas à faire de même.
Mais Israël n'a pas annoncé jusqu'ici avoir approuvé la proposition américaine et le Hamas l'a rejetée en accusant les Etats-Unis d'y avoir intégré des «conditions israéliennes» notamment sur le «couloir de Philadelphie».
M. Netanyahu se dit déterminé à maintenir les troupes israéliennes dans cette bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, dont elles ont pris le contrôle en mai, «afin d'empêcher un réarmement du Hamas», selon son bureau. M. Blinken a cependant souligné l'opposition américaine à une «occupation à long terme de Gaza par Israël».
Le Hamas n'acceptera «rien de moins que le retrait des forces d'occupation (de Gaza), Philadelphie inclus», a déclaré pour sa part vendredi à l'AFP Oussama Badrane, un cadre du Hamas. Il voit dans l'insistance de M. Netanyahu à vouloir contrôler ce secteur la volonté d'Israël «de poursuivre sa guerre génocidaire et son refus d'arriver à un accord final».
Le mouvement islamiste insiste sur l'application, en l'état, d'un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden, qu'il avait accepté. Il prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages, puis, dans une deuxième phase, un retrait total israélien du territoire.
Mais après plus de dix mois de guerre, certains ont du mal à croire à la conclusion d'un accord de trêve.
Des civils «épuisés et terrifiés»
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu à Gaza aiderait par ailleurs à éviter une escalade militaire au Moyen-Orient, où l'Iran et ses alliés – Hamas et Hezbollah libanais – accusent Israël d'avoir assassiné fin juillet à Téhéran l'ex-chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et menacent de riposter.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1199 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
L'armée israélienne a lancé en riposte à l'attaque du 7 octobre une offensive d'envergure qui a fait au moins 40'265 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et des mineurs.
Dans la bande de Gaza, où les quelque 2,4 millions d'habitants sont confrontés à un désastre humanitaire, des témoins ont fait état vendredi de tirs d'artillerie israéliens intenses à Khan Younès (sud) et à Deir el-Balah (centre) où un enfant a été blessé dans le bombardement.
L'armée israélienne a indiqué pour sa part qu'au cours de la journée écoulée, les troupes israéliennes avaient «éliminé des dizaines de terroristes et démantelé des dizaines de sites d'infrastructure terroriste» dans la région de Khan Younès et à la périphérie de Deir el-Balah.
Selon un journaliste de l'AFP, des affrontements armés avaient par ailleurs lieu vendredi matin entre des combattants palestiniens et l'armée israélienne dans le sud de la ville de Gaza (nord). Des témoins ont entendu des tirs intenses de chars israéliens dans les quartiers ouest de la ville de Rafah (sud).
Outre les bombardements, les civils sont contraints de fuir en raison des ordres d'évacuation quasi quotidiens de l'armée israélienne. «Les civils sont épuisés et terrifiés, ils courent d'un endroit détruit à l'autre (...). Cela ne peut plus durer», a déclaré jeudi Muhannad Hadi, coordinateur humanitaire des Nations unies pour les territoires palestiniens.