Grèce Des ONG demandent le départ de Frontex de la mer Egée

ATS

17.2.2021 - 23:32

Des organisations humanitaires réclament que l'Agence européenne de surveillance des frontières Frontex, accusée de refoulements de migrants en mer Egée, cesse ses activités en Grèce. L'agence dénonce de son côté mercredi «des allégations non prouvées».

Plusieurs enquêtes journalistiques et d'ONG ont répertorié des refoulements en mer Egée, impliquant les gardes-côtes grecs et Frontex.
Plusieurs enquêtes journalistiques et d'ONG ont répertorié des refoulements en mer Egée, impliquant les gardes-côtes grecs et Frontex.
ATS

L'ONG grecque Legal Center Lesvos et l'organisation juridique Front-Lex ont officiellement demandé lundi au directeur exécutif de Frontex, Fabrice Leggeri, «de suspendre immédiatement ou de cesser» les activités de l'agence européenne en mer Egée. Ce dernier a deux mois pour répondre avant que la Cour européenne de justice ne soit saisie, selon un rapport transmis par le Legal Center Lesvos.

Cette ONG grecque, qui a documenté depuis le mois de mars 2020, dix-sept refoulements de plus de 50 migrants entre la Grèce et la Turquie, estime que Frontex a enfreint le droit européen et violé la Convention de Genève de 1951 relative aux droits des réfugiés.

Le rapport évoque la «suspension unilatérale du droit d'asile en violation avec la loi européenne sur l'asile et le droit international» en mars 2020, mais aussi la complicité dans la «détention sommaire de migrants sur les îles de la mer Egée dans des ports, des bus, des navires, des plages où l'accès aux procédures d'asile leur a été refusé».

«Complice de violences»

Il accuse l'Agence européenne d'être «complice» de «violences contre les migrants en mer Egée en particulier et en Grèce plus largement» mais aussi d'avoir «échoué à rendre compte de manière transparente, fidèle et exacte des circonstances et du nombre de refoulements dans lesquels Frontex a été impliqué». «Frontex opère en toute impunité dans un contexte de violations flagrantes des droits fondamentaux et des obligations de protection internationale», fustigent les ONG.

Pour le porte-parole de Frontex, Chris Borowski, le recours «bancal» de ces ONG «basé sur des allégations non prouvées semble faire partie d'une intention plus large visant à affaiblir la solidarité européenne». Le porte-parole rappelle que «ni une enquête interne ni un rapport préliminaire d'un groupe de travail spécial désigné par le Conseil d'administration n'ont trouvé jusqu'ici de preuves de violations des droits de l'homme».

Vendredi, l'ONG allemande Mare Liberum faisait état d'une «escalade inédite» en 2020 des refoulements de migrants en mer Egée impliquant Frontex. Plusieurs enquêtes journalistiques et d'ONG ont répertorié des refoulements en mer Egée, impliquant les gardes-côtes grecs et Frontex.

Frontex est actuellement visé par une enquête du gendarme européen antifraude, l'Olaf, notamment pour ces accusations de refoulements illégaux de migrants. Le gouvernement grec a de son côté toujours nié et a qualifié encore dimanche dernier ces accusations de «fausses».

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