Etats-Unis Des pro-Trump construisent un mur privé

Un ancien militaire américain a lancé la construction de la première portion d'un mur privé le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Il utilise de l'argent collecté en ligne auprès des partisans du président américain Donald Trump.

«C'est une manière à l'américaine de dire: 'Congrès, vous ne servez à rien et nous nous battons pour cela. Nous allons construire [le mur, ndlr] nous-mêmes'«, a lancé Jeff Allen, copropriétaire du terrain, où le mur privé est mis sur pied.

Casquette rouge «Make America Great Again» (en français, rendre sa grandeur à l'Amérique), vissée sur la tête, déterminé à aider le président américain à honorer sa promesse de bâtir un «grand, magnifique mur» à la frontière, M. Allen a supervisé le week-end dernier, avec fierté, le début des travaux.

«Ce n'est pas l'Europe. C'est l'Amérique. Nous protégeons nos frontières», a déclaré Jeff Allen pendant que des ouvriers s'activaient pour mettre en place des morceaux de la palissade sur ses terres de la ville de Sunland Park, près de la ville mexicaine de Ciudad Juarez.

22 millions collectés

Dans son entreprise, l'homme, âgé de 56 ans, est accompagné par des membres des United Constitutional Patriots (UCP), une petite milice armée dont le chef avait été arrêté le mois dernier pour port d'arme prohibé. L'UCP s'est donné comme mission de patrouiller à la frontière jusqu'à ce que le mur promis par Donald Trump soit achevé.

La construction de ce mur privé est financée par la société «We Build The Wall» (en français, nous construisons le mur), affirme Jeff Allen. Cette compagnie a été lancée par Brian Kolfage, ancien combattant amputé de trois membres, afin d'aider M. Trump à ériger son mur. L'ancien sulfureux conseiller de Donald Trump, le stratège d'extrême droite Steve Bannon, en préside le comité consultatif.

Plus de 22 millions de dollars ont déjà été versés par les internautes via une plate-forme de financement participatif. La nouvelle barrière privée mesure 800 mètres de long et répond aux mêmes critères que les clôtures frontalières érigées par le gouvernement, selon M. Allen.

M. Trump n'a pas réussi à pousser le Congrès à allouer les milliards de dollars souhaités pour achever le mur à la frontière mexicaine, promesse-phare de sa campagne. Il a ensuite déclaré l'«urgence nationale», qui permet de réallouer à son projet des fonds fédéraux déjà validés. Mais un juge fédéral de Californie a provisoirement bloqué cette procédure vendredi.