Ain Des traces de désherbant ont été détectées dans l'eau potable 

ATS

10.12.2021 - 07:19

Des résidus d'un herbicide, l'ESA-métolachlore, ont été détectés dans des captages d'eau destinée à la consommation du Nord-Isère et de l'Ain, a annoncé l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. Elle a souligné que ces traces n'avaient pas d'effet sur la santé des consommateurs.

L'herbicide détecté dans l'Ain, le S-métolachlore, est utilisé sur les cultures de printemps, comme les céréales ou les betteraves (image symbolique).
L'herbicide détecté dans l'Ain, le S-métolachlore, est utilisé sur les cultures de printemps, comme les céréales ou les betteraves (image symbolique).
ATS

De nouvelles recherches, imposées depuis le 1er janvier 2021 sur ce métabolite dans les eaux destinées à la consommation humaine, ont révélé dans les deux zones un pourcentage supérieur à la limite réglementaire de qualité, fixée à 0,10 microgramme par litre, dont le dépassement oblige à des mesures de traitement, indique l'ARS.

Dans le département de l'Ain, particulièrement dans le secteur de Bourg-en-Bresse, les valeurs d'ESA-métolachlore retrouvées dans l'eau distribuée sont comprises entre 0,11 et 0,55 microgramme par litre. Et dans 25 communes du nord de l'Isère, un dépassement a également été relevé, inférieur à 1,3 microgramme par litre.

L'ARS fait toutefois valoir que ces quantités demeurent très inférieures à la valeur maximale sanitaire, fixée à 510 microgrammes par litre, et «ne représentent donc aucun risque sanitaire pour la population». «L'eau du robinet peut (donc) être consommée sans restriction», insiste l'ARS.

La détection du métabolite ESA-métolachlore résulte du S-métolachlore, herbicide utilisé sur les cultures de printemps (céréales, betteraves...). Sa présence dans l'eau «est liée à l'usage des sols (plaines avec des cultures céréalières) et à la présence de captages d'eau destinée à la consommation humaine», explique l'ARS pour le Nord Isère.

Gouvernement interpellé

Interpellé sur le sujet par la sénatrice socialiste Florence Blatrix-Contat en octobre, le gouvernement avait reconnu que «les premières données recueillies par les agences régionales de santé montrent que l'eau distribuée dépasse la norme de potabilité dans de nombreuses unités de distribution» du fait de la présence du métabolite.

Il avait en outre indiqué que les ministres de l'Écologie, de la Santé et de l'Agriculture avaient demandé, en avril, à l'’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), «que soient explorées des voies de substitution» au S-métolachlore.

Le gouvernement a également annoncé qu'il allait saisir les préfets pour qu'ils demandent aux collectivités d'"accélérer la transition agro-environnementale sur les aires de captage» et de «mobiliser l'ensemble des outils disponibles pour reconquérir la qualité de l'eau et prévenir sa dégradation».