Droits humains Détenus syriens: l'ONU veut un rapport

ATS

17.7.2020 - 16:44

Le Conseil des droits de l'homme présidé par Elisabeth Tichy-Fisslberger veut en savoir davantage sur la situation des détenus syriens (archives).
Le Conseil des droits de l'homme présidé par Elisabeth Tichy-Fisslberger veut en savoir davantage sur la situation des détenus syriens (archives).
Source: KEYSTONE/FABRICE COFFRINI

La Commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU sur la Syrie a dénoncé à plusieurs reprises les détentions arbitraires dans ce pays. Le Conseil des droits de l'homme lui a demandé vendredi à Genève de rendre un rapport dans environ six mois.

Dans la résolution approuvée par les Etats membres, l'instance onusienne a de nouveau condamné les détentions arbitraires, «particulièrement répandues dans les zones où les autorités syriennes ont repris le contrôle». Elle demande à toutes les parties au conflit un accès sans restriction aux centres de détention.

De son côté, la Commission avait dénoncé il y a quelques jours dans un rapport des dizaines de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Idleb de novembre dernier à début juin. Moscou était mis en cause dans deux assauts. Les enquêteurs indépendants de l'ONU sont aussi inquiets des effets du Covid dans cette zone syrienne.

En plus de neuf ans de conflit, des millions de personnes ont été déplacées. Des millions restent réfugiées. Les violences ont fait au total près de 390'000 victimes, estime l'ONU.

Parmi les résolutions votées jeudi et vendredi, les membres ont relevé le rôle central des Etats, mais aussi l'importance de la collaboration internationale pour faire face à la pandémie. Après un consensus similaire en mai à l'Assemblée mondiale de la santé, ils ont appelé à garantir que les possibles futurs vaccins et médicaments soient accessibles à tous.

Tensions entre la Chine et Berne

Deux résolutions défendues par la Suisse ont été approuvées. L'une se dit inquiète de la répression des manifestations pacifiques dans le contexte de crises et demande de faire en sorte que les nouvelles technologies protègent les droits des protestataires.

La seconde porte sur le principe établi il y a 15 ans de la responsabilité de protéger en cas de danger important pour les droits humains, une question souvent abordée sous l'angle sécuritaire à New York. Les Etats membres ont décidé de prévoir une réunion d'ici un an sur les applications nationales de ce principe.

Cette session, la première à être entièrement organisée depuis le début de la pandémie, aura été l'objet de tensions entre la Chine et une trentaine de pays, dont la Suisse, qui avaient demandé aux autorités de ce pays de revoir la loi sécuritaire controversée à Hong Kong. Pékin avait même accusé Berne d'avoir interféré dans ses affaires.

Appel lancé par l'ONU sur le Bélarus

La Suisse avait notamment déploré que ce gouvernement ait «exploité la situation d'urgence» pour «restreindre de manière disproportionnée les droits humains». Des accusations qu'elle a élargies à dix autres ,pays, dont le Bangladesh, le Brésil, la Russie ou encore le Venezuela.

Plusieurs mandats de rapporteurs spéciaux ont été prolongés par l'instance onusienne. Ceux sur l'Erythrée et en Biélorussie ont été étendus d'un an par les membres. Egalement vendredi à Genève, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a appelé la Biélorussie à libérer tous les détenus politiques, dont plusieurs centaines arrêtés ces derniers jours dans des manifestations contre le régime.

Plusieurs pays étaient réticents à organiser cette session entièrement en salle. Les dialogues avec de nombreux experts indépendants onusiens ont été menés en ligne. La situation a parfois été «difficile», a admis la présidente de l'instance onusienne.

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