Plafond de la dette Biden tente à nouveau de s'entendre avec les républicains

ATS

16.5.2023 - 23:12

Joe Biden a entamé mardi une nouvelle réunion au sommet avec l'opposition républicaine. Objectif: tenter de trouver un accord sur le plafond de la dette et éviter un défaut de paiement inédit des Etats-Unis.

Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, à gauche, et la vice-présidente Kamala Harris écoutent le président Joe Biden lors d'une réunion avec les leaders du Congrès dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le mardi 16 mai 2023, à Washington.
Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, à gauche, et la vice-présidente Kamala Harris écoutent le président Joe Biden lors d'une réunion avec les leaders du Congrès dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le mardi 16 mai 2023, à Washington.
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Signe que les discussions restent très difficiles, le président américain a décidé d'écourter une tournée diplomatique majeure en Asie-Pacifique: il partira comme prévu mercredi pour le sommet du G7 au Japon, mais rentrera directement à la Maison blanche ensuite, renonçant à se rendre ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie, ont indiqué mardi à l'AFP deux sources proches du dossier.

Arborant des sourires plus ou moins crispés, Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris et les quatre chefs de file du parti démocrate et du parti républicain au Congrès ont posé pour les photographes dans le Bureau ovale, sans répondre aux questions des journalistes. Mais ils devraient s'exprimer à la fin de cette rencontre.

Tensions

L'invité le plus important est évidemment Kevin McCarthy: chef de la Chambre des représentants, tenue par une courte majorité républicaine, c'est de lui que dépend, en grande partie, le destin financier à court terme des Etats-Unis.

Dans un contexte de campagne présidentielle, et généralement de grandes tensions politiques, ni le président américain, candidat à un second mandat, ni le ténor conservateur, ne veulent être celui qui cillera le premier.

La Maison Blanche a multiplié les mises en garde sur un possible défaut de paiement, une situation dans laquelle l'Etat fédéral se verrait dans l'incapacité de débourser un seul centime, qu'il s'agisse de payer des salaires, verser des prestations sociales, rembourser ses créanciers.

Lettre de 140 PDG

Ce serait «catastrophique» et «dévastateur pour l'Amérique et, pour le dire franchement, le monde entier» a dit Joe Biden dans une vidéo diffusée sur Twitter avant la réunion.

Kevin McCarthy avait déclaré lundi soir, alors que les équipes des deux camps négocient depuis une semaine: «Il n'y a pas de mouvement.» «Nous devons faire quelque chose d'ici la fin de la semaine, et nous n'en sommes pas proches du tout», a-t-il ajouté.

Ce scénario inédit d'un défaut de paiement américain menace dès le 1er juin si aucun accord n'est trouvé au Congrès pour relever le plafond d'endettement public autorisé.

Un tel scenario inquiète les dirigeants d'entreprises. «Nous demandons instamment qu'un accord soit conclu rapidement afin que le pays puisse éviter ce scénario potentiellement dévastateur», exhortent plus de 140 PDG d'entreprises américaines, dont ceux des géants Pfizer, Morgan Stanley, ou encore Goldman Sachs, dans une lettre ouverte à la Maison Blanche et aux responsables du Congrès.

Calendrier compliqué

Le calendrier parlementaire complique encore l'affaire. La Chambre des représentants et le Sénat, qui doivent pareillement voter sur la dette, ne siègent au même moment, jusqu'au 1er juin, que pendant quatre jours.

Le Congrès américain doit régulièrement – c'est une spécificité du pays – relever le plafond maximal d'endettement public. Or les républicains de Kevin McCarthy refusent de voter en ce sens tant que Joe Biden n'acceptera pas d'importantes coupes budgétaires.

Plusieurs options

Officiellement, la Maison Blanche refuse de négocier sur le relèvement du plafond d'endettement, longtemps une procédure de routine et qui ne doit pas, selon Joe Biden, être politisée puisque la dette a été accumulée par des gouvernements des deux bords.

Mais, en réalité, plusieurs options sont sur la table. Les deux camps pourraient ainsi s'entendre pour que plusieurs dizaines de milliards de dollars prévus pour répondre à la pandémie de Covid-19, mais jamais utilisés, soient annulés, de manière à réduire la dépense publique.

En discussion également, selon la presse américaine: les attributions de permis dans le domaine de l'énergie, et le durcissement des conditions d'attribution de certaines prestations sociales.

Cette dernière option suscite l'indignation de certains élus démocrates les plus à gauche, par exemple la sénatrice Elizabeth Warren, qui a dénoncé mardi au Capitole «une tentative pure et simple de priver des gens de prestations dont ils dépendent pour survivre.»