Daech - KaboulDeux employés de l'ambassade russe tués dans un attentat
ATS
5.9.2022 - 22:53
Deux employés de l'ambassade russe à Kaboul et quatre Afghans ont été tués lundi aux abords du bâtiment dans un attentat-suicide revendiqué par le groupe Etat islamique. Il s'agit de la première attaque contre une représentation diplomatique depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.
05.09.2022, 22:53
ATS
«A 10h50 heures locales, à proximité immédiate de l'ambassade russe à Kaboul, un combattant non identifié a déclenché un engin explosif. Deux employés de la mission diplomatique ont été tués dans l'attaque», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
Le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Abdul Nafy Takor, a confirmé dans un tweet la mort des deux employés de l'ambassade russe et ajouté que «quatre compatriotes civils» avaient été tués et «plusieurs autres blessés».
Il avait affirmé plus tôt à l'AFP que le kamikaze avait été abattu par des gardes talibans à l'ambassade de Russie «avant d'avoir pu atteindre sa cible».
Daech revendique
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque, dans un communiqué publié sur Telegram. Un combattant de l'EI a «actionné sa ceinture explosive lors d'un rassemblement auquel assistaient des employés russes» près de l'ambassade, a indiqué le groupe.
Comme lors des récentes attaques que les talibans ont tenté de minimiser, un important dispositif de sécurité a rapidement bouclé la zone et empêché les médias de filmer à proximité.
Sécurité renforcée
«On parle là d'un attentat terroriste. C'est inacceptable», a condamné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Des mesures immédiates ont été prises pour renforcer la sécurité autour de l'ambassade, située sur l'une des principales routes de Kaboul menant à l'ancien Parlement, a indiqué à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
«Les moyens des services de renseignement et de contre-espionnage afghans ont été utilisés», a ajouté M. Lavrov, appelant à punir les auteurs de l'attaque «dès que possible».
Le ministère afghan des Affaires étrangères a de son côté précisé qu'une enquête avait été ouverte. Les autorités «ne permettront pas aux ennemis de saboter les relations entre les deux pays par des actions aussi négatives», a-t-il ajouté.
Faiblesse des renseignements
La Russie est l'un des rares pays à avoir maintenu son ambassade ouverte après la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, sans toutefois avoir reconnu leur gouvernement.
L'attaque de lundi montre la «faiblesse du gouvernement en matière de collecte de renseignements», selon l'analyste afghan spécialisé dans la sécurité, Hekmatullah Hekmat, interrogé par l'AFP.
«Le gouvernement a la responsabilité d'assurer la sécurité des missions étrangères. S'il ne peut pas empêcher de telles attaques au coeur de Kaboul, alors il ne peut pas assurer la sécurité dans les campagnes», a-t-il estimé.
Le Secrétaire général de l'ONU a lui «fermement» condamné l'attentat et exprimé ses condoléances aux familles.
Précédents
La violence a largement diminué depuis le retour au pouvoir des talibans l'année dernière, mais plusieurs attentats à la bombe – visant notamment des communautés minoritaires – ont secoué le pays ces derniers mois, dont beaucoup ont été revendiqués par l'EI.
Les responsables talibans assurent régulièrement qu'ils maîtrisent la sécurité dans le pays. Les spécialistes considèrent pourtant que l'EI, un autre groupe sunnite mais avec lequel ils entretiennent une profonde inimitié et des divergences idéologiques, reste la principale menace à leur régime.