Proche-Orient Deux journalistes lourdement condamnées

ATS

22.10.2023 - 11:13

Deux journalistes iraniennes, emprisonnées pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune Kurde Masha Amini en septembre 2022, ont été condamnées par la justice de leur pays. Elles ont écopé de lourdes peines de prison.

epa10274830 Un Iranien lit un exemplaire du quotidien iranien Hammihan avec un dessin représentant deux journalistes iraniennes, Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi, sous le titre «Ban the journalism», en référence à la déclaration de l'association des journalistes de Téhéran contre l'emprisonnement des journalistes ayant couvert les manifestations en Iran, dans un kiosque à Téhéran (Iran), le 30 octobre 2022. (archives)
epa10274830 Un Iranien lit un exemplaire du quotidien iranien Hammihan avec un dessin représentant deux journalistes iraniennes, Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi, sous le titre «Ban the journalism», en référence à la déclaration de l'association des journalistes de Téhéran contre l'emprisonnement des journalistes ayant couvert les manifestations en Iran, dans un kiosque à Téhéran (Iran), le 30 octobre 2022. (archives)
KEYSTONE

La journaliste Elaheh Mohammadi s'est vu infliger une peine de six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d'un an pour propagande contre la République islamique. L'information a été diffusée dimanche par l'agence Mizan Online proche du Ministère de la justice

De son côté, la photojournaliste Niloufar Hamedi a été condamnée à sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique, a ajouté la même source.

Avocat condamné également

Les deux femmes, âgées de 36 ans et 31 ans respectivement, sont détenues depuis septembre 2022. Elaheh Mohammadi est reporter de Ham Mihan, et Niloufar Hamedi est photographe pour Shargh. Leurs procès avaient débuté en mai. Le verdict peut faire objet d'un appel dans un délai de 20 jours, a précisé l'agence Mizan.

Les journalistes ont été incarcérées pour avoir couvert le décès, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini. Cette Kurde iranienne de 22 ans avait arrêtée à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant notamment aux femmes le port du voile en public.

Les deux femmes avaient été accusées le 8 novembre suivant de «propagande» contre la République islamique et de conspiration contre la sécurité nationale. La justice iranienne a condamné mardi passé l'avocat de Mahsa Amini à un an de prison pour «propagande» contre l'Etat après «s'être entretenu avec des médias étrangers et locaux sur l'affaire», selon sa défense.