Honduras Deux présidents élus pour un parlement en crise

ATS

23.1.2022 - 22:00

Deux factions au sein du Parlement du Honduras, plongé dans une crise politique, ont élu dimanche leur président respectif à la tête du Parlement, à quelques jours de la prise de fonction de la présidente élue à la tête du pays.

23.1.2022 - 22:00

La présidente élue Xiomara Castro entourée par la foule. 
La présidente élue Xiomara Castro entourée par la foule. 
KEYSTONE/EPA/GUSTAVO AMADOR

Dix-huit députés ayant fait sécession du parti de la présidente élue Xiomara Castro, Liberté et Refondation (LIBRE, gauche), se sont alliés à des partis de droite pour élire l'un des leurs, Jorge Cálix, à la présidence du Congrès, lors d'une réunion hors du parlement.

Parallèlement, au sein du parlement, les élus de LIBRE ont désigné un député d'un autre parti de gauche, le Parti Sauveur du Honduras (PSH), Luis Redondo, conformément à un accord conclu par Xiomara Castro avec le PSH.

En violation de cet accord, vendredi une vingtaine de membres de LIBRE avaient proposé Jorge Calix au poste de président du Parlement et, face au charivari engendré, 18 avaient fait sécession, deux se rétractant par la suite.

Traître

Désormais considéré comme un «traître» par son ancien camp, Calix n'en a pas moins promis de travailler à la mise en oeuvre du programme de Xiomara Castro, qui doit prendre ses fonctions jeudi prochain.

«La priorité de notre programme législatif est de faire du plan de gouvernement de Xiomara Castro une réalité», a-t-il déclaré après avoir reçu le soutien de 79 législateurs, dont 44 du Parti national (PN, droite) du gouvernement sortant.

Mme Castro accuse les dissidents de son parti de s'allier au PN pour l'empêcher de mener à bien les transformations qu'elle a promis d'opérer pendant la campagne présidentielle.

Luis Redonda a recueilli 96 suffrages y compris, cependant, des voix de suppléants.

Soixante-cinq voix sont nécessaires pour remporter la direction du Congrès, soit la moitié plus un des 128 sièges.

Vers une grave crise

Eugenio Sosa, analyste et professeur de sociologie à l'Université nationale, a pointé auprès de l'AFP que Jorge Calix avait recueilli davantage de voix de députés titulaires, ce qui lui conférait une «légalité».

Mais Xiomara Castro «va reconnaître Redondo, elle va faire publier les décrets approuvés par Redondo. C'est l'exécutif qui ordonne leur publication dans La Gazette», a-t-il ajouté.

«Une crise majeure se profile et il y a un risque que Xiomara Castro ne prenne même pas ses fonctions», a-t-il aussi averti.

«Il y a aussi le danger d'un nouveau coup d'Etat», a-t-il aussi souligné.

Cependant, dans son premier discours, Calix a été catégorique: «Tant que j'occuperai la présidence du premier pouvoir de l'Etat, il n'y aura pas de coup d'Etat contre le président élu».

Xiomara Castro a remporté les élections du 28 novembre à une majorité écrasante, grâce à une alliance avec le PSH, en échange de la nomination du candidat présidentiel de ce parti, Salvador Nasralla, au poste de vice-président.

ATS