Pérou Dina Boluarte, première femme à la tête du pays

ATS

8.12.2022 - 17:43

Sortie de l'anonymat depuis la victoire en juillet 2021 du président désormais déchu Pedro Castillo, Dina Boluarte est devenue mercredi la première femme à la tête du Pérou. Les Etats-Unis ont salué ce pays pour avoir garanti la «stabilité démocratique».

En juillet, Dina Boluarte avait dit être disposée à assumer la charge présidentielle jusqu'à la fin du mandat prévu, soit 2026, si Pedro Castillo, déjà dans le collimateur du fisc et en difficulté au Congrès, devait être démis de ses fonctions.
En juillet, Dina Boluarte avait dit être disposée à assumer la charge présidentielle jusqu'à la fin du mandat prévu, soit 2026, si Pedro Castillo, déjà dans le collimateur du fisc et en difficulté au Congrès, devait être démis de ses fonctions.
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Ils se sont engagés soutenir le Pérou et à travailler avec la nouvelle présidente, investie après la destitution et l'arrestation de Pedro Castillo.

Cette avocate de 60 ans, ancienne ministre du Développement et de l'Inclusion sociale et également vice-présidente, était l'une des figures les plus en vue du gouvernement.

Jusqu'à son exclusion de l'équipe gouvernementale, il y a deux semaines, par le désormais ex-président péruvien Pedro Castillo, destitué mercredi pour «incapacité morale» et arrêté pour des accusations de rébellion.

«Femme combattante»

«Elle a un profil de femme combattante», a estimé la parlementaire de gauche Sigrid Bazan.

Il y a encore deux jours, Mme Boluarte risquait pourtant d'être empêchée d'exercer cette charge suprême et toute responsabilité publique pendant dix ans, jusqu'à ce qu'une commission du Congrès rejette une plainte contre elle pour une infraction constitutionnelle présumée.

Elle avait en effet été épinglée par le Contrôleur général de la République pour avoir occupé un poste dans le privé en même temps que sa charge de fonctionnaire, ce qui est interdit par la loi péruvienne.

Selon cette autorité qui veille à la bonne application des politiques publiques et au bon usage des biens de l'Etat, la nouvelle présidente a signé des documents en tant que présidente du Club départemental Apurimac alors qu'elle faisait partie du gouvernement.

«Raisons bureaucratiques»

Dina Boluarte a reconnu les faits, mais a soutenu qu'elle avait apposé cette signature uniquement pour des «raisons bureaucratiques» alors que la nouvelle présidente du club n'avait pas encore pris ses fonctions.

Ce club accueille des membres qui, comme elle, résident à Lima et sont originaires d'Apurimac, une région du Sud-Est du pays. C'est là qu'elle est née le 31 mai 1962, dans le district de Chalhuanca.

Le mandat du peuple

En juillet, Mme Boluarte avait dit être disposée à assumer la charge présidentielle jusqu'à la fin du mandat prévu, soit 2026, si Pedro Castillo, déjà dans le collimateur du fisc et en difficulté au Congrès, devait être démis de ses fonctions.

«Il y a un mandat que le peuple nous a donné, gouverner pour cinq ans, et c'est notre seul ordre du jour. Travailler durant les quatre ans (de mandat) qui restent pour les plus vulnérables, ceux qui sont le plus dans le besoin», avait-elle déclaré.

Selon la nouvelle présidente du Pérou, Pedro Castillo lui avait affirmé plusieurs fois n'avoir commis aucun acte de corruption. En décembre 2021, quand M. Castillo était visé pour la deuxième fois par une procédure de destitution du Parlement, Dina Boluarte avait dit qu'elle renoncerait au poste de présidente si cette destitution se produisait.