Syrie Djihadistes et rebelles reculent en Syrie

ATS

20.8.2019 - 10:28

Le régime syrien et son allié russe ont intensifié les bombardements sur Idleb et des secteurs voisins dont le contrôle lui échappe encore (ici la ville de Jisr al-Choughour, au dus-ouest d'Idleb, archives).
Le régime syrien et son allié russe ont intensifié les bombardements sur Idleb et des secteurs voisins dont le contrôle lui échappe encore (ici la ville de Jisr al-Choughour, au dus-ouest d'Idleb, archives).
Source: KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helmets

Les djihadistes et les rebelles se sont retirés mardi d'un secteur clé de la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette zone est visée par une offensive du régime de Bachar al-Assad.

Les combattants djihadistes et insurgés ont quitté la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb, ainsi que des secteurs adjacents dans le nord de la province voisine de Hama. Avec ce retrait, un important poste d'observation turc dans la ville de Morek, à une dizaine de kilomètres au sud de Khan Cheikhoun, se retrouve encerclé par les forces loyales au régime de Damas, a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Le régime de Bachar al-Assad, aidé de son allié russe, a intensifié depuis des mois les bombardements sur Idleb et des secteurs voisins des provinces de Hama, Alep et Lattaquié, dont le contrôle lui échappe encore. Dimanche, il s'est emparé de zones dans le nord de la ville stratégique de Khan Cheikhoun.

La Turquie, qui soutient des groupes rebelles présents à Idleb, est présente dans cette région de Syrie en vertu d'un accord conclu l'année dernière en Russie afin d'éviter une offensive de grande envergure.

Regain de tension

Cet accord prévoyait la création d'une zone démilitarisée pour séparer les forces du régime syrien des zones tenues par les djihadistes et les rebelles et permettait à Ankara d'établir des postes d'observation dans la région d'Idleb.

Lundi, la tension est montée d'un cran entre le régime syrien et Ankara après l'arrivée d'un convoi militaire turc aux abords de Khan Cheikhoun.

Le régime syrien a accusé la Turquie d'avoir envoyé «des véhicules chargés de munitions» pour secourir les djihadistes et les rebelles face à la progression de l'armée syrienne. Selon l'OSDH, des frappes russes et syriennes ont été menées aux abords de ce convoi, faisant trois morts.

Le quotidien progouvernemental syrien Al Watan a affirmé mardi que ces frappes avaient visé un véhicule rebelle qui guidait le convoi. «C'était un avertissement clair contre les tentatives turques de ressusciter les terroristes», a-t-il écrit.

Ankara a «fermement» condamné cette attaque, la jugeant «en contradiction avec les accords existants, la coopération et le dialogue avec la Russie».

Risque de catastrophe humanitaire

Après huit ans de guerre, la province d'Idleb échappe toujours en partie au contrôle du régime. Elle est dominée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) et compte également différents groupes rebelles.

Des centaines de milliers de déplacés, souvent forcés de fuir d'autres zones de combat, vivent dans cette région, faisant craindre à l'ONU une catastrophe humanitaire en cas de poursuite des combats. Plus de 860 civils sont morts dans les bombardements du régime syrien et de la Russie depuis fin avril, selon un bilan de l'OSDH.

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