Prête à riposter Droits de douane imposée par Trump: l'UE s'engage à réagir

dv

2.2.2025 - 20:57

L'Union européenne a assuré dimanche qu'elle riposterait «fermement» si le président américain Donald Trump lui imposait des droits de douane, regrettant ceux déjà annoncés à l'encontre du Canada, du Mexique et de la Chine.

Donald Trump n'a pas caché son hostilité à l'égard de l'UE, l'accusant de traiter les Etats-Unis de manière «très, très injuste» sur le plan commercial n(archives).
Donald Trump n'a pas caché son hostilité à l'égard de l'UE, l'accusant de traiter les Etats-Unis de manière «très, très injuste» sur le plan commercial n(archives).
ats

Keystone-SDA, dv

Jusqu'à présent, Bruxelles a insisté sur le fait qu'elle espérait éviter un conflit commercial avec Donald Trump par la négociation. Mais vendredi, le dirigeant américain a indiqué qu'il comptait «absolument» cibler l'UE à l'avenir, après avoir d'abord imposé des taxes à ses voisins nord-américains et à la Chine.

«L'Union européenne regrette la décision des Etats-Unis d'imposer des droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine», a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. «Les droits de douane créent des perturbations économiques inutiles et alimentent l'inflation. Ils sont préjudiciables à toutes les parties».

Selon le porte-parole, «l'UE répondra fermement à tout partenaire commercial qui imposerait de manière injuste ou arbitraire des droits de douane sur les produits de l'UE».

«A l'heure actuelle, nous n'avons pas connaissance de l'imposition de droits de douane supplémentaires sur les produits de l'UE», a-t-il cependant ajouté.

Il a expliqué que l'Union européenne restait attachée à des droits de douane peu élevés afin de «stimuler la croissance et la stabilité économique dans le cadre d'un système commercial solide et fondé sur des règles».

Il a également réaffirmé l'attachement de l'UE à ses relations en matière de commerce et d'investissement avec les Etats-Unis, «les plus importantes au monde».

«L'enjeu est de taille», a jugé le porte-parole. «Nous devrions tous deux chercher à renforcer cette relation».

Trump: UE «très, très injuste»

Donald Trump n'a pas caché son hostilité à l'égard de l'UE, l'accusant de traiter les Etats-Unis de manière «très, très injuste» sur le plan commercial.

Les tensions ont également augmenté après son insistance répétée à vouloir prendre le Groenland au Danemark, membre de l'UE.

En 2018, au cours de son premier mandat, le dirigeant américain avait imposé des droits de douane sur les exportations européennes d'acier et d'aluminium, obligeant l'UE à répondre par des droits de douane plus élevés.

En conséquence, l'Europe élabore depuis des mois des scénarios pour s'assurer qu'elle est prête cette fois-ci, au cas où il déciderait de déclencher un nouveau conflit commercial avec l'Union.

Les diplomates et les fonctionnaires européens insistent sur le fait qu'ils sont unis et disposent des outils nécessaires pour répondre aux mesures prises par M. Trump, mais les experts soulignent également qu'il y aura probablement des fissures si le président américain augmente la pression.

Diviser pour mieux régner

L'Allemagne, grande puissance économique confrontée à des élections difficiles ce mois-ci et à une économie morose, s'est montrée réticente à l'égard des droits de douane.

Il est également probable que Donald Trump tente de faire jouer les intérêts des différents Etats membres de l'Union européenne les uns contre les autres.

Les dirigeants européens se sont déjà bousculés pour se rapprocher de lui, l'Italienne Giorgia Meloni étant en tête du peloton.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a écrit dimanche qu'une «guerre tarifaire n'aide personne», affirmant que l'Italie avait des idées pour protéger ses entreprises et que Rome servirait de médiateur avec Washington.

Bien que Donald Trump n'ait pas encore appuyé sur la gâchette, il reste un espoir que l'UE soit en mesure de le convaincre de descendre de la falaise.

Solution du gaz

En novembre, la commissaire européenne Ursula von der Leyen a proposé un plan potentiel pour garder M. Trump de son côté: acheter davantage de gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis.

Cette solution a été présentée comme potentiellement gagnante par Bruxelles, car elle aiderait l'Union à se passer des approvisionnements de la Russie tout en apaisant le dirigeant américain.

Donald Trump lui-même a exigé que l'UE achète davantage de pétrole et de gaz américains, tout en se plaignant que l'Union n'importe pas assez de voitures et de produits agricoles américains.

Les dirigeants européens devraient discuter de la menace de droits de douane brandie par M. Trump lundi à Bruxelles, lors d'une réunion consacrée aux questions de défense.

La puissance militaire américaine continue de soutenir la sécurité européenne par l'intermédiaire de l'Otan et les alliés des Etats-Unis, qui surveillent nerveusement la Russie, craignent que l'agitation de M. Trump ne mette en péril le rôle de Washington dans la protection de leur continent.