Réactions diverses et variées Entre boom et vandalisme, fortunes diverses pour la marque Trump

ATS

22.3.2025 - 08:45

Golfs vandalisés en Ecosse et en Irlande, revers en Indonésie, mais gros succès en Inde: deux mois après le retour frénétique de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, sa marque connaît des fortunes diverses à travers le monde.

Cette photo fournie par Palestine Action le samedi 8 mars 2025 montre les dégâts subis par le terrain de golf et l'hôtel Trump Turnberry, propriété de Trump, en Écosse.
Cette photo fournie par Palestine Action le samedi 8 mars 2025 montre les dégâts subis par le terrain de golf et l'hôtel Trump Turnberry, propriété de Trump, en Écosse.
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Keystone-SDA

L'élégante façade du club-house du golf Trump Turnberry, sur la côte ouest écossaise, a récemment été couverte de peinture rouge sang, le parcours a été labouré par endroits et un message a été laissé en lettres majuscules sur le gazon soigneusement taillé: «Gaza n'est pas à vendre».

Des militants propalestiniens ont revendiqué cet «acte de résistance» face au projet du président américain de déplacer les habitants de la bande de Gaza pour faire du territoire la «Riviera du Moyen-Orient».

Un autre golf de Donald Trump, en Irlande cette fois, a été ciblé la semaine passée. Des drapeaux palestiniens ont été plantés sur les greens du complexe côtier de Doonbeg, dont les responsables disent enregistrer un nombre record de nouvelles adhésions depuis la réélection du propriétaire des lieux.

Symbole de luxe

A des milliers de kilomètres de là, près de Jakarta, en Indonésie, des propriétés de luxe portant l'enseigne Trump devaient faire partie d'un vaste programme immobilier, qui a été bloqué en février par le gouvernement indonésien en raison de violations des règles environnementales.

Un golf Trump vient tout de même d'ouvrir sur le même site, en collaboration avec un groupe local. C'est une revanche pour la Trump Organization après l'échec d'un projet de golf et de station balnéaire il y a quelques années sur l'île touristique de Bali.

«La marque Trump n'est pas très connue en Indonésie. Ce n'est pas la même chose que Trump en tant que président», observe pour l'AFP Yoes Kenawas, chercheur en sciences politiques à l'université catholique Atma Jaya.

Ce n'est pas le cas en Inde, où de gigantesques tours Trump à la décoration flamboyante, principalement résidentielles, grattent déjà le ciel embrumé des villes de Mumbai, Delhi, Calcutta et Pune. Comme aux Philippines, en Turquie, en Corée du Sud ou en Uruguay, la Trump Organization n'investit pas directement dans les bâtiments, construits et gérés par des promoteurs.

Conflits d'intérêts

Le conglomérat familial du magnat de l'immobilier devenu président est rémunéré en redevances, jusqu'à plusieurs millions de dollars, pour y accoler son nom, qui est en Inde un excellent produit d'appel, synonyme de luxe et de réussite auprès d'une nouvelle classe aisée.

«La marque est devenue plus grande que nature, surtout depuis qu'il est revenu pour un second mandat» présidentiel, dit à l'AFP Anuj Puri, directeur de la société de conseil en immobilier Anarock. «On le voit plus dans les journaux que n'importe quel homme politique indien».

Un nouveau projet immobilier à Pune a été annoncé cette semaine et cinq autres «Trump Towers» pourraient pousser ces prochaines années en Inde, le plus important marché du groupe en dehors des Etats-Unis.

Comme lors de son premier séjour à la Maison-Blanche, le milliardaire républicain de 78 ans a officiellement confié la gestion de ses affaires à ses enfants, ce qui n'empêche pas les craintes de potentiels conflits d'intérêts.

«La présidence de Trump est transactionnelle et transforme [les Etats-Unis d']Amérique en un Etat néopatrimonial, où les frontières entre le public et le privé sont floues», estime Deepanshu Mohan, enseignant à l'université indienne O.P. Jindal Global.

Engagement pris

«C'est ainsi que fonctionne le gouvernement Trump et ce qu'il attend de ses alliés. L'Inde a réagi en conséquence pour se rapprocher de Trump», ajoute-t-il, alors que le président des Etats-Unis et le premier ministre indien Narendra Modi ont affiché leur complicité lors d'une récente visite officielle à Washington.

La Trump Organization s'est publiquement engagée en janvier à ne conclure «aucun nouveau contrat ou transaction avec un gouvernement étranger» et à faire don au trésor américain de tout argent perçu lorsque des responsables étrangers séjournent par exemple dans des hôtels du groupe.

Un complexe hôtelier et de golf siglé Trump est en cours de construction à Oman sur des terres appartenant au gouvernement local.

La famille Trump a aussi noué un accord avec le circuit professionnel LIV Golf, directement contrôlé par le fonds souverain de l'Arabie saoudite, pays dans lequel elle a annoncé en décembre deux nouveaux projets immobiliers.