Ethiopie Manifestants à Genève pour «mettre un terme au génocide»

sn, ats

16.3.2021 - 15:09

Environ 150 Ethiopiens ont manifesté à Genève pour demander de «mettre un terme au génocide» au Tigré, dans le nord de leur pays. Mardi après-midi, ils ont appelé sur la Place des Nations à arrêter «les crimes de guerre».

L'assistance aux nombreux déplacés dans le nord de l'Ethiopie est difficile en raison du manque d'accès attribué par le gouvernement (archives).
L'assistance aux nombreux déplacés dans le nord de l'Ethiopie est difficile en raison du manque d'accès attribué par le gouvernement (archives).
ATS

«C'est un génocide», ont crié ces Ethiopiens de Suisse, qui viennent du Tigré. Et de dénoncer aussi des «crimes de guerre» comme les violences sexuelles ou l'utilisation de la nourriture comme arme.

Comme l'ONU et des dizaines de pays, dont la Suisse, ils ont appelé à un accès humanitaire sans entraves dans cette région où l'assistance arrive difficilement en raison des restrictions imposées par le gouvernement. Celui-ci ne protège pas «ses civils», ont déploré les manifestants qui demandent aussi le retrait des troupes érythréennes et une «intervention internationale».

Il y a une dizaine de jours, l'ONU avait estimé que de possibles crimes contre l'humanité et crimes de guerre avaient été perpétrés par les armées éthiopienne et érythréenne dans le nord. Amnesty International (AI) avait de son côté dénoncé ces derniers mois un massacre à Mai-Kadra et celui à Aksoum, attribué à l'armée érythréenne et qu'elle avait considéré comme un possible crime contre l'humanité. Des centaines de civils ont été tués dans ces deux exactions, a aussi affirmé l'ONG.

Des violences sexuelles, des exécutions extrajudiciaires, des destructions et des pillages d'infrastructures et d'habitations sont toujours relayés auprès de son bureau. Les affrontements entre armée et pouvoir régional, qui ont provoqué des centaines de milliers de déplacés, continuent.

Il y a quelques semaines, huit manifestants auraient été tués dans des villes de la région. Plus de 135 cas de viols ont été mentionnés dans des hôpitaux de décembre à janvier mais ils seraient beaucoup plus nombreux, selon l'ONU.

sn, ats