Défense Etudiants disparus au Mexique: huit soldats en détention provisoire

ATS

27.6.2023 - 06:41

Un juge fédéral mexicain a placé lundi en détention provisoire huit militaires suspectés d'être impliqués dans la disparition de 43 étudiants en 2014, a annoncé le gouvernement. Ils sont inculpés «pour le crime de disparition forcée».

Les 43 étudiants d'une école normale d'Ayotzinapa avaient disparu en 2014 à Iguala, alors qu'ils tentaient d'y réquisitionner des bus pour aller manifester à Mexico (archives).
Les 43 étudiants d'une école normale d'Ayotzinapa avaient disparu en 2014 à Iguala, alors qu'ils tentaient d'y réquisitionner des bus pour aller manifester à Mexico (archives).
ATS

Les arrestations des huit militaires surviennent une semaine après que le bureau du procureur général du Mexique a réactivé seize mandats d'arrêt contre des membres de l'armée, qui avaient été émis en septembre 2022 puis annulés.

Elles interviennent aussi près d'un mois avant que le groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI), organe créé en 2015 par un accord entre le gouvernement mexicain et la commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), ne présente les conclusions de son enquête à la fin juillet, a indiqué Carlos Beristain, membre du GIEI.

A la fin mars, les experts du GIEI avaient déjà dénoncé une obstruction de l'armée mexicaine qui, selon eux, dissimule délibérément des informations sur la disparition des 43 étudiants. «C'est inacceptable pour nous», a commenté M. Beristain, qui affirme disposer de preuves.

Procureur arrêté

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, 43 étudiants d'une école normale d'Ayotzinapa, dans l'Etat de Guerrero (sud), avaient disparu à Iguala. Ils avaient tenté d'y «réquisitionner» des bus pour aller manifester à Mexico.

Selon la version officielle de l'époque, ils ont été arrêtés par des policiers en collusion avec des trafiquants de drogue du cartel des Guerreros Unidos, qui les auraient pris pour des membres d'une bande rivale et les auraient exécutés. Jusqu'à présent, seuls les restes de trois victimes ont pu être identifiés.

Mais le GIEI, comme les familles des victimes, ont rejeté les conclusions de cette première enquête, dirigée à l'époque par l'ex-procureur général Jesus Murillo Karam, qui n'attribue aucune responsabilité aux militaires. M. Murillo Karam a depuis été arrêté en août 2022 pour «disparition forcée, torture et obstruction à la justice».

ATS