Présidentielle américaine Biden proche de la victoire

ATS

5.11.2020 - 21:43

Les Etats-Unis attendaient jeudi de connaître le nom du président qui prêtera serment le 20 janvier. Les résultats se font attendre dans les Etats-clés dont a besoin Joe Biden pour battre Donald Trump, qui conteste les opérations de dépouillement en justice.

Toute la journée, les responsables locaux de Géorgie, Pennsylvanie, Arizona et Nevada ont communiqué des statistiques sur les bulletins restant à compter, faisant fluctuer l'heure ou le jour où ils auront achevé les dépouillements des bulletins envoyés par la poste. De fastidieuses opérations limitées par la capacité des machines à ouvrir les enveloppes et à scanner les bulletins, et le nombre de travailleurs électoraux.

«Je pense que la journée sera très positive» pour l'ancien vice-président, a dit la directrice de campagne du démocrate, Jennifer O'Malley Dillon. «Nous sommes absolument certains que Joe Biden sera le prochain président des Etats-Unis», a-t-elle affirmé en disant compter sur les résultats devant arriver jeudi et vendredi.

«Arrêtez de compter!»

«Arrêtez de compter!» a tweeté en lettres capitales le président des Etats-Unis, qui voit les chances d'un second mandat s'amenuiser au fur et à mesure que des caisses de bulletins de vote envoyés par courrier, majoritairement favorables à Joe Biden, sont décomptés.

Dans un communiqué, également en lettres capitales, il a affirmé qu'il gagnerait l'élection si les bulletins «légaux» étaient comptés, mais que l'élection lui serait volée «les bulletins illégaux et tardifs» étaient pris en compte. La réalité électorale est que Joe Biden, le vice-président de Barack Obama pendant huit ans, ne doit plus gagner qu'un ou deux des derniers Etats-clés restant en jeu pour devenir le 46e président américain.

Il avait jeudi 253 ou 264 grands électeurs, selon que l'on inclut ou non l'Arizona (11 grands électeurs), considéré comme gagné par deux médias (l'agence AP et Fox News), mais pas par les autres qui estiment l'issue encore incertaine, en raison du nombre de bulletins restant à compter.

Selon les deux cas de figure, il n'a plus besoin que de six ou 17 grands électeurs pour atteindre le seuil «magique» de 270, qu'il pourrait obtenir dans le Nevada (6), la Géorgie (16) ou la Pennsylvanie (20). Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'écart s'est resserré en Géorgie.

Le résultat final dans cet Etat traditionnellement conservateur avait été promis pour la mi-journée, un engagement non tenu. En Pennsylvanie, la secrétaire d'Etat a également affirmé jeudi qu'un gagnant pourrait être annoncé dans la journée, bien qu'il y reste encore un demi-million de suffrages à comptabiliser.

«Honte à Fox»

A l'inverse de la Pennsylvanie et de la Géorgie, Donald Trump bénéficie directement, dans l'Arizona, du prolongement du dépouillement. Il était en train de rattraper Joe Biden, risquant de faire perdre au démocrate les 11 grands électeurs qu'AP et Fox News avaient attribués à Joe Biden dès la nuit électorale de mardi, sur la base de résultats partiels et de modèles statistiques, une méthode habituellement très sûre.

C'est là, à Phoenix, qu'une foule pro-Trump s'est massée, à l'extérieur d'un site de dépouillement, aux cris de «Comptez les voix!» et de «Honte à Fox». Mais dans les Etats où Donald Trump était derrière Joe Biden, comme dans le Michigan, ses partisans lançaient «Stoppez le vote!«.

Ils demandent d'invalider les bulletins non comptés le jour même de l'élection, ce qui est pourtant légal. C'est une illustration de la stratégie opportuniste du camp Trump, qui n'est pas sans rappeler la guérilla judiciaire de l'élection de 2000.

Recours judiciaires

Le président républicain avait déclaré, dans la première nuit post-élection, qu'il avait gagné l'élection et qu'il ferait intervenir la Cour suprême, restant évasif sur les raisons. En réalité, ses avocats ont saisi la justice des Etats, selon l'objectif recherché localement, avec par exemple la menace de demander un recomptage dans le Wisconsin.

Les démocrates estiment les plaintes sans fondement, mais selon les décisions de multiples juges, ces recours pourraient retarder de plusieurs jours ou semaines l'homologation des résultats. Dans le Michigan et la Géorgie, deux juges ont déjà rejeté des recours républicains.

L'équipe Trump insistait que rien n'était perdu. «D'ici sans doute demain soir, vendredi, il sera évident pour les Américains que le président Trump et le vice-président Pence vont rester quatre ans de plus à la Maison Blanche», a dit le conseiller Jason Miller.

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