«Théorie de l'homme fou» «Feu et fureur»: l'obsession nucléaire de Donald Trump

Barman Nicolas

30.10.2025

Lors de son premier mandat, Donald Trump aurait suggéré de bombarder les ouragans. Lors du second, il a ordonné au Pentagone de reprendre les essais d'armes nucléaires, suscitant inquiétudes et questionnements.

Selon Daryl Kimball, il est possible que le président américain tente la «théorie de l'homme fou» consistant à provoquer ses adversaires pour les contraindre à conclure des accords.
Selon Daryl Kimball, il est possible que le président américain tente la «théorie de l'homme fou» consistant à provoquer ses adversaires pour les contraindre à conclure des accords.
ats

Agence France-Presse

Cette annonce, lâchée quelques minutes avant une rencontre décisive jeudi avec son homologue chinois Xi Jinping, fait suite à plusieurs propos contradictoires tenus par le président américain sur la bombe atomique.

Un jour, Donald Trump parle de conclure un accord entre la Russie et la Chine pour qu'elles abandonnent leur arsenal nucléaire. Le lendemain, il semble - bien que personne n'en soit sûr - vouloir mettre fin à un moratoire de trois décennies sur les essais nucléaires.

Un sujet qui semble le fasciner

Car presque pas un discours de Donald Trump n'est prononcé sans qu'il n'évoque la puissance destructrice des armes nucléaires, avec la fascination mêlée de crainte d'un homme de 79 ans ayant grandi en pleine guerre froide.

«C'est quelque chose qui le travaille depuis les années 80. Il veut résoudre ce problème», selon Daryl Kimball, directeur de Arms Control Association, une organisation qui promeut un encadrement des politiques d'armement.

Ce qui inquiète cet expert, dit-il à l'AFP, «c'est que son approche actuelle en tant que président est incohérente».

«Homme-fusée» 

Lors du premier mandat, Donald Trump avait consacré beaucoup de temps et d'énergie à des sommets avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qu'il avait surnommé «Little Rocket Man» ("petit homme-fusée"), et menacé Pyongyang d'un «feu et d'une fureur tels que le monde n'en a jamais connus».

Mais les trois rencontres de Donald Trump et du chef d'Etat nord-coréen n'avaient abouti à aucun accord.

Pour autant, le dirigeant républicain continue d'espérer et assure avoir une «très bonne relation» avec Kim Jong Un, avec qui, dit-il, il aurait aimé s'entretenir lors de son récent voyage en Asie.

Et il n'y a pas que les essais d'armes nucléaires

En 2019, Donald Trump a demandé à ses conseillers s'il était possible de lâcher une bombe atomique sur un ouragan pour l'empêcher de s'approcher des côtes américaines, selon plusieurs médias. Une «fake news» (fausse information, ndlr), selon le principal intéressé.

«Théorie de l'homme fou»

A son retour à la Maison Blanche, en janvier, il est revenu à sa vieille obsession.

Il a suggéré à plusieurs reprises un accord avec la Russie et la Chine pour renoncer à tout arsenal nucléaire et, en février, a proposé un sommet tripartite avec ses homologues chinois, Xi Jinping, et russe, Vladimir Poutine.

«Il n'y a aucune raison pour que nous construisions de nouvelles armes nucléaires», avait-il alors déclaré aux journalistes. «Nous en avons déjà tellement que nous pourrions détruire le monde 50 fois, voire 100 fois.»

Les commentaires de Donald Trump ordonnant au Pentagone de «commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d'égalité» avec la Russie et la Chine ont toutefois suscité confusion et inquiétude.

Selon Daryl Kimball, il est possible que le président américain tente la «théorie de l'homme fou» consistant à provoquer ses adversaires pour les contraindre à conclure des accords. Une approche à laquelle il a souvent eu recours dans le cadre de ses négociations commerciales.

Or, pour l'expert, «faire des déclarations aussi provocantes et ambiguës quand on est président est irresponsable, dangereux et, franchement, incompétent».