Attaques en RussieFin de l'opération antiterroriste au Daguestan
ATS
24.6.2024 - 08:13
La Russie a annoncé lundi la fin des affrontements armés au Daguestan, dans le Caucase, où des attaques la veille contre des églises orthodoxes et au moins une synagogue ont fait 19 morts, dont 15 policiers et quatre civils.
24.06.2024, 08:13
24.06.2024, 13:48
ATS
L'opération «antiterroriste» menée dans la région s'est terminée lundi matin et cinq assaillants ont été «liquidés», a annoncé le Comité antiterroriste russe. «Leur identité a été établie».
Il n'était toutefois pas clair si d'autres assaillants avaient pu s'échapper. Aucun élément sur leurs motivations ou leur identité n'a filtré.
Cette série d'attaques qualifiées de «terroristes» par les autorités russes intervient trois mois après l'attentat revendiqué par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI) commis au Crocus City Hall, une salle de concert de la banlieue de Moscou, et qui avait fait plus de 140 morts.
Or, le Kremlin a balayé lundi toute idée d'un possible retour d'une insurrection islamiste dans le pays, comme dans les années 2000, dans le sillage de la deuxième guerre de Tchétchénie.
Insurrection matée
«La Russie a changé, la société s'est consolidée et de telles manifestations terroristes ne sont pas soutenues par la société», a assuré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Le président Vladimir Poutine ne s'est, lui, toujours pas exprimé publiquement sur ces attaques qui n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat et qui ont eu lieu à Makhatchkala, capitale du Daguestan, et dans la ville côtière de Derbent.
Région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, le Daguestan a été le théâtre dans les années 2000 d'affrontements armés à répétition avec des djihadistes, comme une grande partie du Caucase. Cette insurrection islamiste a été matée par les forces russes après de longues années de combats, et la Russie n'avait plus l'habitude de ce type d'attentats.
«Crime ignoble»
Les attaques ont visé dimanche «deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police», d'après le Comité d'enquête russe, qui a ouvert une enquête pour «actes terroristes».
«Quinze agents des forces de l'ordre ont été tués, ainsi que quatre civils, dont un prêtre orthodoxe», ont annoncé les enquêteurs.
Le grand rabbin de Russie, Berl Lazar, a dénoncé un «crime ignoble», guidé par la volonté de «tuer le plus grand nombre possible d'innocents».
Lundi, le dirigeant du Daguestan, Sergueï Melikov, s'est rendu dans la synagogue et l'église de Derbent, prises pour cible par les attaquants, selon ses services.
Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont affirmé qu'une deuxième synagogue avait aussi été incendiée lors des attaques.
Ukraine
«Nous savons qui est derrière ces attaques terroristes», avait dit dimanche M. Melikov, sans plus de précisions.
«La guerre arrive dans nos maisons aussi. Nous le sentions, mais aujourd'hui nous l'affrontons», a-t-il ajouté, semblant vouloir établir un lien avec l'Ukraine.
Les autorités russes, sans jamais avancer de preuves, ont déjà accusé Kiev d'avoir joué un rôle dans l'attaque sanglante, revendiquée par l'EI, du Crocus City Hall.
Des individus armés ont également ouvert dimanche le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l'un d'eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, selon le ministère de l'Intérieur local.
Les autorités n'ont pas précisé si ces individus étaient les mêmes que ceux qui ont mené des attaques à Makhatchkala et Derbent ou non.
Trois jours de deuil
Les autorités locales du Daguestan ont décrété trois jours de deuil, de lundi à mercredi. En octobre 2023, des émeutes hostiles à Israël avaient éclaté dans l'aéroport de Makhatchkala.
La Russie a été visée à de multiples reprises par des attentats et attaques djihadistes, à l'image de l'attentat au Crocus City Hall et de la rébellion islamiste des années 2000 dans le Caucase, mouvement né du premier conflit contre les indépendantistes de Tchétchénie en 1994-1996.
Le week-end dernier, plusieurs membres de l'EI ont été tués après avoir pris en otage deux agents pénitentiaires dans une prison.
L'organisation djihadiste a aussi menacé Moscou du fait de son soutien au régime syrien de Bachar al-Assad.