L'armée américaine a mené vendredi une frappe de drone contre le groupe Etat islamique (EI) dans l'est de l'Afghanistan. Deux cibles «de premier plan» du mouvement terroriste ont été tuées et une blessée dans cette opération, selon le Pentagone.
La frappe aérienne, lancée depuis l'extérieur de l'Afghanistan, s'est produite dans la province de Nangarhar. Elle n'a fait aucune victime civile, a déclaré le major général Hank Taylor lors d'une conférence de presse à Washington.
Selon le porte-parole du Pentagone, John Kirby, les deux personnes tuées sont des «planificateurs et des facilitateurs» du groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K). «Le fait que ces deux individus ne marchent plus sur la surface de la Terre est une bonne chose», a-t-il ajouté.
Cette frappe est la première des Etas-Unis depuis l'attentat de jeudi à l'aéroport de Kaboul. Cette attaque, revendiquée par l'EI-K, a fait plus d'une centaine de morts, dont treize soldats américains, selon un nouveau bilan établi de sources sanitaires.
«Ne pas baisser les bras»
Le président américain Joe Biden avait promis des représailles après l'attentat de jeudi. «Nous vous pourchasserons et nous vous ferons payer», avait-il affirmé à l'adresse des auteurs de l'attaque. Son homologue français Emmanuel Macron a pour sa part appelé samedi à «ne pas baisser la garde» devant l'EI qui «demeure une menace».
Le risque d'autres attentats persiste, selon Washington. Personne ne dit que parce que «nous les avons eus, nous n'avons plus à nous inquiéter face à l'EI-K», a souligné John Kirby, en affirmant que l'armée américaine restait «concentrée» sur cette «menace encore active».
Citant des experts sécuritaires, la porte-parole de Joe Biden, Jen Psaki, a estimé une autre attaque «probable». Les prochains jours seront «la période la plus dangereuse à ce jour», a-t-elle ajouté.
Les évacuations touchent à leur fin
A quelques jours de la date-butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains après 20 ans de guerre, les évacuations de ceux qui veulent fuir le nouveau régime taliban touchent à leur fin à l'aéroport international Hamid Karzai. Quelque 5400 personnes étaient réfugiées dans l'enceinte de l'aéroport samedi matin attendant de monter dans un avion, selon des sources américaines.
Mais les milliers de personnes, qui étaient massées depuis des jours à l'extérieur de l'aéroport dans l'espoir d'accéder au tarmac, ont disparu, a constaté l'AFP.
Avec l'attentat, les talibans et les Américains ont été forcés de collaborer plus étroitement. Les premiers ont scellé l'accès à l'aéroport, vers lequel seuls les bus disposant d'une autorisation sont désormais autorisés à s'avancer. «Nous avons des listes données par les Américains (...) Si votre nom est sur la liste, vous pouvez passer», a expliqué un responsable taliban.
117'000 personnes exfiltrées
Emmanuel Macron a quant à lui annoncé que des «discussions» avaient été entamées avec les talibans afin de «protéger et rapatrier des Afghanes et des Afghans» en situation de risque depuis le changement de régime à Kaboul le 15 août.
Ces évacuations sont planifiées conjointement avec le Qatar qui, dans le cadre de ses discussions avec les talibans, a la possibilité d'"aménager des opérations de pont aérien», a précisé M. Macron. La France a mis fin vendredi soir à son pont aérien qui a permis d'évacuer 2834 personnes, dont plus de 2600 Afghans, selon Emmanuel Macron.
Au total, environ 117'000 personnes ont été évacuées depuis le 14 août, veille de la prise de pouvoir des talibans à Kaboul, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.
La Suisse, l'Italie, la Suède et l'Espagne avaient annoncé vendredi avoir terminé leurs vols d'évacuation, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada ou l'Australie avant elles.
Côté britannique, les exfiltrations devaient s'arrêter samedi, selon le chef de l'armée, le général Nick Carter. Mais le Premier ministre, Boris Johnson, a promis vendredi que Londres remuerait «ciel et terre» «pour aider à sortir» les Afghans éligibles à l'asile.
ATS