Pérou Fujimori dénonce des fraudes, ses partisans se mobilisent

ATS

13.6.2021 - 03:33

La candidate de la droite populiste Keiko Fujimori, donnée battue lors de la présidentielle au Pérou, a réitéré samedi ses accusations de fraudes et mobilisé ses partisans. Les autorités continuent l'examen de dizaines de milliers de bulletins de vote contestés.

«Il y a des fraudes» dans le décompte des bulletins et des «faits graves dans cette étape ultime», a déclaré la candidate à la presse étrangère alors que s'amenuisent ses chances de remporter le scrutin face à son concurrent de gauche, Pedro Castillo.

«Je vais reconnaître les résultats mais il faut attendre la fin» du décompte, a assuré Mme Fujimori, dénonçant des irrégularités qui ont, selon elle, «favorisé» son adversaire, un enseignant et syndicaliste de 51 ans.

En attendant, elle a mobilisé des milliers de ses partisans dans le centre de Lima, dont certains ont afflué vers le siège du Jury national électoral (JNE), l'organe chargé de contrôler le scrutin, où des centaines de partisans de M. Castillo sont également rassemblés depuis mercredi.

Ecart serré

Des dizaines de policiers ont établi un cordon de protection afin d'éviter toute confrontation entre les deux groupes, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Le Pérou entier va défendre son vote», a assuré un manifestant dans le camp «fujimoriste», revêtu du maillot de la sélection nationale de football. Pedro Castillo a de son côté appelé ses partisans à faire preuve de «patience» et de «sérénité» avant une victoire qu'il juge inéluctable.

Les deux candidats ne sont séparés que de quelque 51'000 voix, selon un dernier décompte, à l'avantage de M. Castillo. Mais Mme Fujimori conteste cette avance et a demandé mercredi l'invalidation d'environ 200'000 bulletins, issus de 802 bureaux de vote.

Pas de «graves irrégularités»

Elle avait dénoncé lundi des «irrégularités», des «indices de fraude» et «une claire intention de saboter la volonté du peuple». «Ici, il n'y a toujours pas de vainqueur ni de perdant», a encore déclaré samedi Mme Fujimori, dénonçant l'ingérence dans l'élection au Pérou de «la gauche internationale». Elle faisait allusion aux messages de félicitations envoyés à M. Castillo par plusieurs dirigeants latino-américains dont les présidents argentin et bolivien Alberto Fernandez et Luis Arce.

Mme Fujimori, 46 ans, a également dénoncé le rôle du JNE, et notamment sa décision de ne pas invalider environ 200'000 bulletins comme elle le réclamait.

La mission d'observation électorale de l'Organisation des Etats américains (OEA) a pourtant déclaré vendredi ne pas avoir relevé de «graves irrégularités» dans le scrutin présidentiel au Pérou, qualifié de «positif». «La mission n'a pas détecté d'irrégularités graves», indique le rapport préliminaire de la mission qui salue un «processus électoral positif, dans lequel des améliorations substantielles ont été enregistrées entre le premier et le deuxième tour».

Le résultat final ne pourra être annoncé qu'à la fin des opérations de contrôle de milliers de bulletins contestés, ce qui pourrait prendre encore plusieurs jours.