Etats-Unis Les gardes nationaux déployés à Chicago malgré l'opposition des élus

ATS

9.10.2025 - 19:21

Cinq cents gardes nationaux sont mobilisés jeudi dans la région de Chicago dans le cadre de la campagne musclée de Donald Trump contre l'immigration, au grand dam d'élus locaux qui demandent à la justice d'empêcher ce déploiement.

L'administration Trump fait valoir que l'armée est nécessaire à Chicago pour protéger les agents fédéraux lors de leurs opérations dans ce bastion démocrate, que Donald Trump qualifie de "zone de guerre". (archives)
L'administration Trump fait valoir que l'armée est nécessaire à Chicago pour protéger les agents fédéraux lors de leurs opérations dans ce bastion démocrate, que Donald Trump qualifie de "zone de guerre". (archives)
ATS

Keystone-SDA

Environ 200 gardes nationaux du Texas et 300 membres de ce corps de réservistes de l'Etat de l'Illinois, où se trouve Chicago, ont commencé leurs opérations dans la zone, a annoncé l'armée américaine.

«Ces soldats sont employés pour protéger les services de l'immigration et des douanes», ajoute le communiqué. Selon les médias locaux jeudi, des gardes nationaux ont été vus entrer dans un centre de la police fédérale de l'immigration (ICE), dans la banlieue de Chicago.

La ville, la plus grande de l'Illinois et la troisième plus grande du pays, est l'un des points chauds de la campagne antimigrants du président américain, qui suscite des accusations d'abus des droits humains et d'autoritarisme, des manifestations et des poursuites en justice.

Les élus démocrates locaux contestent la légalité du déploiement des militaires devant les tribunaux et la juge fédérale chargée du dossier a fixé une audience à jeudi.

Le président républicain a déjà envoyé des gardes nationaux dans les villes démocrates comme Los Angeles et Washington, à chaque fois contre l'avis des autorités locales. A Portland, le déploiement de militaires a été provisoirement bloqué par la justice.

L'administration Trump fait valoir que l'armée est nécessaire à Chicago pour protéger les agents fédéraux lors de leurs opérations dans ce bastion démocrate, que Donald Trump qualifie de «zone de guerre».

Des locaux de ICE «ont été la cible de violences réelles et de menaces de violence», nécessitant «l'aide du ministère de la Guerre», a déclaré l'administration Trump dans un document judiciaire.

«Prétexte»

Les élus locaux critiquent la politique de Donald Trump «mais la responsabilité de ces décisions devrait incomber aux branches politiques du gouvernement fédéral et non à cette Cour», selon la même source.

L'opposition démocrate accuse l'administration républicaine de tirer «prétexte» des manifestations d'opposition à sa politique pour justifier l'envoi de troupes.

La veille, Donald Trump a appelé à jeter en prison le maire de Chicago Brandon Johnson, ainsi que le gouverneur de l'Illinois, JB Pritzker, accusant les deux élus démocrates de ne pas protéger les membres de ICE.

Trump «veut être un dictateur», a accusé JB Pritzker, potentiel candidat démocrate pour la présidentielle de 2028. «Que reste-t-il d'autre sur le chemin qui mène à l'autoritarisme total?», a-t-il ajouté, promettant de ne «rien céder» au président. Les autorités municipales et de l'Etat arguent que les forces de l'ordre locales suffisent face aux éventuels troubles à l'ordre public.

Donald Trump est accusé par ses opposants de visées autoritaires à mesure qu'il met en oeuvre sa promesse de campagne d'expulser des millions de migrants. Ces derniers jours, des rassemblements de manifestants devant les locaux de ICE dans la banlieue de Chicago ont donné lieu à quelques heurts.

Dans une vidéo largement partagée mercredi, on voit des agents postés sur le toit du bâtiment viser un pasteur parmi un petit groupe de manifestants. Le pasteur a été touché à la tête par un projectile au poivre et est tombé au sol, selon les médias locaux.