Gaza Les négociations reprendront lundi entre Israël et le Hamas 

olpe

1.2.2025 - 22:57

Israël a confirmé une reprise lundi des négociations indirectes avec le Hamas sur la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu, après que le mouvement islamiste a relâché samedi trois otages contre la libération de plus de 180 Palestiniens détenus en Israël.

Des Palestiniens revenaient à Gaza lundi.
Des Palestiniens revenaient à Gaza lundi.
sda

Keystone-SDA, olpe

L'Israélien Yarden Bibas, père des deux derniers enfants captifs dans la bande de Gaza, le Franco-Israélien Ofer Kalderon et l'Israélo-Américain Keith Siegel sont arrivés en Israël après avoir été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

En contrepartie, Israël a relâché 182 Palestiniens et un Egyptien, selon le Club des prisonniers palestiniens: 150 ont été transférés à bord de bus dans la bande de Gaza, 25 en Cisjordanie occupée et huit, dont l'Egyptien, ont été expulsés en Egypte.

Déployés en nombre, des membres du mouvement islamiste palestinien Hamas ont organisé à Gaza des cérémonies de libération dans le calme, après que plusieurs otages ont été libérés jeudi dans le chaos.

Durant les six semaines de la première phase de l'accord de trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1900 prisonniers palestiniens.

Israël a confirmé samedi soir que les négociations pour discuter des modalités de la deuxième phase de l'accord de trêve, qui vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, reprendront lundi à Washington.

Cette reprise coïncidera avec une rencontre le mardi 4 février entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président Donald Trump à la Maison Blanche.

Prochain échange le 8 février?

L'échange de samedi est le quatrième depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas, après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

A Khan Younès (sud), Ofer Kalderon, 54 ans, a été libéré avant Yarden Bibas, 35 ans. Encadrés de combattants armés et cagoulés, ils sont montés successivement sur une estrade au milieu des ruines.

Même mise en scène à Gaza-ville (nord), où Keith Siegel, 65 ans, casquette sur la tête et démarche mal assurée, a été relâché.

Comme à chaque opération, le Hamas leur a demandé de saluer les caméras, avant de les remettre au CICR. Ils ont été ensuite remis à l'armée israélienne puis transportés par hélicoptère dans des hôpitaux en Israël pour y subir des examens médicaux.

Le cas de la famille Bibas angoisse particulièrement Israël. Yarden Bibas avait été enlevé à son domicile du kibboutz Nir Oz lors de l'attaque du 7 octobre. Le même jour, sa femme Shiri et leurs deux enfants Kfir et Ariel, âgés alors respectivement de huit mois et demi et quatre ans, ont été aussi kidnappés.

En 2023, le Hamas a annoncé leur mort dans un raid israélien à Gaza mais Israël n'a jamais confirmé leur décès. Le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, a exigé des médiateurs «des informations sur leur état de santé».

Le prochain échange d'otages et de prisonniers doit avoir lieu samedi 8 février, selon des sources du Hamas.

Quinze otages – dix Israéliens et cinq Thaïlandais – et 400 prisonniers palestiniens avaient déjà retrouvé la liberté depuis le 19 janvier.

«Inébranlables»

Dans la bande de Gaza, plusieurs bus et véhicules sont arrivés à Khan Younès au milieu d'une foule en liesse venue accueillir les 150 ex-prisonniers. Parmi eux, 111 ont été arrêtés dans la bande de Gaza par l'armée israélienne après le 7 octobre 2023.

Les habitants de Gaza «ont été patients, inébranlables», a souligné Imran Al Khatib, détenu pendant «27 ans et demi», qui a appelé à «la libération de tous les prisonniers».

Même scène à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où 25 ex-détenus ont été accueillis en héros.

Après l'échange, 50 malades ont été évacués de Gaza pour Egypte via le passage de Rafah, ouvert pour la première fois depuis qu'Israël en a pris le contrôle en mai 2024, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ils sont arrivés dans la soirée à l'hôpital d'al-Arich.

«Nous demandons instamment que les évacuations médicales soient accélérées (...) Des milliers de vies en dépendent», a alerté le chef de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Pendant ce temps en Cisjordanie occupée, cinq personnes, dont un adolescent, ont été tuées dans plusieurs frappes israéliennes. Dans un bref communiqué, l'armée israélienne a annoncé une frappe aérienne sur «un véhicule transportant des terroristes dans la zone de Qabatiya».

Sollicitée plus tôt par l'AFP, l'armée avait indiqué avoir frappé à partir d'un aéronef «des terroristes armés dans la région de Jénine».

Opération «Mur de fer»

Appuyés par des bulldozers, des drones et des véhicules blindés, les forces israéliennes ont lancé le 21 janvier à Jénine une opération baptisée «Mur de Fer», deux jours après le début d'une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. L'opération a déjà fait environ 25 morts, selon les chiffres palestiniens

L'attaque du 7 octobre a elle entraîné la mort de 1210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts.

Sur 251 personnes enlevées, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée.

L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 47'487 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.