Côte d'Ivoire Gbagbo aussi candidat en Côte d'Ivoire

ATS

1.9.2020 - 02:46

Il est peu probable que le Conseil constitutionnel valide la candidature de Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle en Belgique, dans l'attente d'un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI) (archives).
Il est peu probable que le Conseil constitutionnel valide la candidature de Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle en Belgique, dans l'attente d'un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI) (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Jerry Lampen

Les candidatures à la présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire de l'ex-président Laurent Gbagbo et de l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro ont été déposées lundi à Abidjan. Il est peu probable que leurs candidatures soient validées.

Ces poids-lourds de la vie politique ont tous deux été radiés des listes électorales en raison de condamnations par la justice ivoirienne et il est peu probable que le Conseil constitutionnel valide leurs candidatures.

Le président Alassane Ouattara, 78 ans, et l'ancien-président Henri Konan Bédié, 86 ans, avaient déjà déposé leurs dossiers la semaine dernière. La CEI a donc reçu les candidatures des quatre principaux protagonistes de la crise post-électorale de 2010-2011.

M. Ouattara, Bédié et Gbagbo étaient en lice au 1er tour en 2010, quand M. Soro était le chef de la rébellion alors maître du Nord du pays depuis huit ans. Le refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara au 2nd tour avait déclenché une crise qui a fait 3000 morts.

«Nous venons de déposer le dossier de notre référent politique, le président Laurent Gbagbo, le père de la démocratie en Côte d'Ivoire, que nous avons sollicité pour être notre candidat», a affirmé Georges-Armand Ouegnin, président de la plateforme EDS (Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté) à sa sortie de la Commission électorale indépendante (CEI). Symbole: il était notamment accompagné de Michel Gbagbo, fils de l'ancien président.

Soro en exil en France

M. Gbagbo, 75 ans, qui ne s'est encore jamais prononcé publiquement sur sa candidature, est toujours en liberté conditionnelle en Belgique, dans l'attente d'un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI) qui l'a acquitté en première instance de l'accusation de crimes contre l'humanité.

Mais, il est sous le coup d'une condamnation en janvier 2018 à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l'affaire dite du «Braquage de la BCEAO», la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest lors de la crise de 2010-2011.

Quelques heures plus tard, c'était au tour des partisans de M. Soro de déposer la candidature de leur leader et de s'exprimer dans des termes similaires. M. Soro a été condamné en Côte d'Ivoire en avril 2020 à 20 ans de prison pour «recel de détournement de deniers publics». Il vit actuellement en France.

15 jours pour valider ou invalider

Les candidats avaient jusqu'à lundi minuit pour déposer leur dossier. Parmi le ballet incessant de candidats accueillis lundi par la CEI figurait notamment l'ancien ministre Abdallah Albert Mabri Toikeusse. Mamadou Koulibaly, ancien président de l'Assemblée nationale sous le mandat de M. Gbagbo, devait déposer son dossier dans la soirée.

Une dizaine de postulants ont attendu le dernier jour pour la démarche administrative. La CEI s'attend à recevoir une quarantaine de dossiers au total, dont certains farfelus, selon son secrétariat. Le Conseil constitutionnel a ensuite 15 jours pour publier la liste des candidatures validées. De source proche de la CEI, moins d'une dizaine devraient être entérinées.

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