Le Parlement israélien a approuvé dimanche le gouvernement d'union mené par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz. Le vote met ainsi fin à 500 jours de crise, un record pour l'Etat hébreu, et trois élections sans vainqueur
Après un report jeudi, les parlementaires ont été conviés pour un vote de confiance: à la Knesset, où des parlementaires au visage barré de masques sanitaires ont pris place, 73 députés ont voté pour le gouvernement et 46 contre. Un député était absent. Mais les bulles du champagne à peine sabré pourraient rapidement retomber car ce gouvernement hérite d'une économie mise à mal par la crise du nouveau coronavirus et doit se prononcer sur un projet d'annexion de pans de la Cisjordanie occupée, un sujet explosif.
Jeudi, les témoins étaient prêts mais les nouveaux mariés politiques ne se sont pas présentés à la cérémonie prévue à la Knesset, le Parlement. En cause: du rififi dans le camp de «Bibi», surnom du Premier ministre Benjamin Netanyahu. La cérémonie a été reportée à dimanche pour permettre au camp du Premier ministre de distribuer ses portefeuilles avec des discussions sur ce sujet jusqu'en matinée.
A la Knesset, où les camps de MM. Gantz et Netanyahu disposent d'une majorité, 73 députés ont voté pour le gouvernement, soit 12 de plus que le seuil de la majorité. Cette séance spéciale était marquée par des députés au visage barré de masques sanitaires, bleu ou blanc, les couleurs par ailleurs du drapeau israélien.
36 ministres
L'accord entre le Likoud (droite) de M. Netanyahu et la formation centriste «Bleu-Blanc» de son ex-rival électoral Benny Gantz prévoit un partage équitable des ministères et permet à chaque camp de redistribuer des postes à leurs alliés politiques. Cela a causé un problème de congestion pour le Likoud qui a obtenu le plus de sièges aux dernières élections et compte sur le soutien d'élus de la droite radicale et de partis ultra-orthodoxes.
Et avec à terme un total de 36 ministres, ce gouvernement sera le plus large gouvernement de l'histoire du pays, un paradoxe en pleine crise économique liée à la pandémie, déplore une partie de la presse israélienne. D'après les termes de l'accord, M. Netanyahu reste Premier ministre pendant 18 mois avant de céder sa place pour une période équivalente à Benny Gantz à partir du 17 novembre 2021.
Ce gouvernement «d'union et d'urgence» avait été promis en particulier pour défendre Israël face à la pandémie du Covid-19 qui a contaminé officiellement plus de 16'500 personnes, incluant 268 décès. Le pays d'environ neuf millions d'habitants a commencé le déconfinement en rouvrant la majorité des commerces et des écoles, mais en maintenant l'obligation du port du masque.
Le défi est double pour le gouvernement: remettre sur les rails une économie qui a vu son taux de chômage technique bondir de 3,4% à 27% en raison de la crise, tout en évitant une seconde vague de contamination.
Annexion
Aussi le gouvernement doit se pencher sur l'application du projet américain pour le Proche-Orient qui prévoit l'annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.
«Ces territoires sont là où le peuple juif est né et a grandi. Il est temps d'écrire un nouveau chapitre glorieux dans l'histoire du sionisme», a déclaré devant les parlementaires M. Netanyahu, en allusion à l'annexion des colonies. Certains, au sein du gouvernement, comme Benny Gantz semblent toutefois circonspects sur l'annexion. M. Gantz n'a rien dit à ce sujet dimanche à la Knesset.
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