Harcèlement sexuel Une destitution pend au nez du gouverneur

ATS

12.3.2021 - 04:06

Le risque d'une procédure de destitution contre le gouverneur de New York, accusé d'attouchement sur une employée, est devenu réel jeudi après le revirement d'un des chefs démocrates, jusque-là son allié. Il a donné son accord à la première étape de la procédure.

Keystone-SDA

Andrew Cuomo, à gauche sur le cliché, est accusé par six de harcèlement sexuel ou de comportement inapproprié (archives).
Andrew Cuomo, à gauche sur le cliché, est accusé par six de harcèlement sexuel ou de comportement inapproprié (archives).
ATS

Les difficultés du puissant gouverneur Andrew Cuomo, vu par beaucoup comme un héros face au coronavirus, se sont considérablement aggravées depuis qu'un journal new-yorkais a révélé mercredi qu'une de ses employées l'accusait d'avoir passé la main sous sa blouse et de l'avoir touchée de façon «agressive» à la fin 2020, dans sa résidence officielle.

Depuis la fin février, le gouverneur de 63 ans, dont le troisième mandat expire à la fin 2022, était déjà de plus en plus fragilisé par les allégations successives de cinq femmes, l'accusant de harcèlement sexuel ou de comportement inapproprié. Mais les accusations apparues mercredi sont plus graves et pourraient avoir des conséquences pénales: le bureau du gouverneur a dû en «notifier la police» locale, a confirmé à l'AFP un de ses porte-paroles.

Enquête d'une commission

Si une telle notification n'entraîne pas automatiquement une enquête pénale, les nouvelles allégations ont poussé 59 élus démocrates du Parlement de New York, qui compte 213 élus au total, en majorité des démocrates comme le gouverneur, à rejoindre les dizaines de républicains qui réclamaient déjà publiquement la démission de M. Cuomo.

Après les avoir reçus, le chef de file des démocrates de la chambre basse, Carl Heastie, a indiqué jeudi avoir «autorisé la commission judiciaire de la chambre à ouvrir une enquête en destitution», première étape vers une éventuelle destitution du gouverneur.

Cette enquête se déroulera parallèlement à l'enquête judiciaire déjà annoncée sur ces allégations par la procureure générale de New York.

Le gouverneur n'a pas immédiatement réagi à cette annonce. S'il s'est récemment excusé d'avoir «blessé» ses accusatrices, il a aussi assuré n'avoir «jamais touché personne de façon inappropriée». Il a écarté toute démission jusqu'ici.

Une destitution par le Parlement de New York requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute. La dernière procédure remonte à 1913.