France Grenade controversée retirée en France

ATS

26.1.2020 - 17:35

«Il est arrivé, il y a plusieurs mois, que des policiers soient obligés de les utiliser pour se désengager d'une menace et que des manifestants les prenant volontairement en main se blessent grièvement», a dit Christophe Castaner.
«Il est arrivé, il y a plusieurs mois, que des policiers soient obligés de les utiliser pour se désengager d'une menace et que des manifestants les prenant volontairement en main se blessent grièvement», a dit Christophe Castaner.
Source: KEYSTONE/EPA/CPT chs

Le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé dimanche le retrait d'une grenade de désencerclement explosive utilisée par les forces de l'ordre en France. L'engin est accusé de provoquer de graves blessures chez des manifestants.

«Elles n'ont pas une couleur, elles n'ont pas un signalement spécifiques et il est arrivé, il y a plusieurs mois, que des policiers soient obligés de les utiliser pour se désengager d'une menace et que des manifestants les prenant volontairement en main se blessent grièvement. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il nous faut retirer les GLI-F4», a déclaré le ministre sur la chaîne publique France 3.

Petite (17,8 cm de hauteur, 5,6 cm de diamètre, 190 g) et très controversée, cette grenade a un triple effet : lacrymogène, sonore (forte détonation) et de souffle. «Cela permet à quelqu'un qui est en difficulté, agressé par un groupe, de pouvoir se dégager d'une situation, elle disperse», expliquait en 2019 un formateur de la police.

Main arrachée

Sa dangerosité réside dans son caractère explosif (elle contient 26 g de TNT). À Notre-Dame-des-Landes, terrains dans l'ouest du pays initialement destinés à la construction d'un aéroport qui avaient été occupés par des militants, ou lors des manifestations «gilets jaunes», des personnes ont eu une main arrachée alors qu'elles avaient ramassé cette arme dite de force intermédiaire.

Selon un rapport de la police cité par le Défenseur des droits, «la France est le seul pays d'Europe à continuer d'employer des munitions explosives» dans le maintien de l'ordre face à des manifestants.

En juillet 2019, le Conseil d'État, saisi notamment par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le syndicat CGT, avait rejeté des requêtes contre l'usage de la grenade GLI-F4 et d'autres armes de force intermédiaire comme les lanceurs de balle de défense (LBD).

«Pas suffisant»

Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une GLI-F4 en décembre 2018 en marge d'une manifestation de «gilets jaunes», estime que ce n'est «pas suffisant». «C'est toute la politique du maintien de l'ordre en France qu'il faut réformer», a-t-il dit.

«Des blessures auraient pu être évitées si (le gouvernement) avait pris cette décision à temps», a de son côté commenté Raphaël Kempf, avocat de plusieurs «gilets jaunes».

Un autre type de grenade, OF-F1, a été interdit en mai 2017 pour les opérations de maintien de l'ordre, après la mort en 2014 d'un militant écologiste, Rémi Fraisse.

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