Marche annuelle Hommage à Paris à trois militantes kurdes assassinées en 2013

ATS

7.1.2023 - 16:59

Plusieurs milliers de personnes venues de toute l'Europe ont défilé samedi à Paris. Elles ont rendu hommage à trois militantes kurdes assassinées il y a presque dix ans jour pour jour dans la capitale française, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants brandissaient des portraits des victimes.
Les manifestants brandissaient des portraits des victimes.
ATS

Keystone-SDA

Cette marche annuelle, qui rassemble la communauté kurde depuis 2013, intervient quelques jours après le choc de l'assassinat, au centre de Paris, de trois Kurdes par un homme de 69 ans, qui a confessé pendant sa garde à vue avoir agi par «haine devenue pathologique» des étrangers.

Encadré par un service d'ordre très présent, le cortège s'est élancé en fin de matinée de la gare du Nord derrière une banderole noire barrée des photos des trois militantes du Parti des travailleurs des Kurdistan (PKK) abattues en 2013 et du slogan «l'Etat turc a encore massacré 3 Kurdes à Paris».

Selon les organisateurs, «au moins 25'000 manifestants» participent à la marche. «Rien ne pourra arrêter la liberté des Kurdes», «Vérité et justice», «Nous voulons la justice», ont scandé les manifestants, dont les premiers ont rallié la place de la République à la mi-journée en passant par les lieux des triples meurtres de 2013 et 2022.

Plusieurs balles dans la tête

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les trois militantes, âgées de 24 à 54 ans, ont été tuées de plusieurs balles dans la tête dans l'enceinte du Centre d'information du Kurdistan (CIK), à Paris. Leur assassin présumé a été rapidement écroué, mais il est décédé fin 2016 en prison, quelques semaines avant l'ouverture de son procès.

L'enquête de la justice française avait pointé «l'implication» des services de renseignement turcs (MIT) sans toutefois désigner de commanditaires. Elle se poursuit. Le MIT a lui officiellement démenti toute implication.

Le triple meurtre commis le 23 décembre dernier a suscité la colère des Kurdes de France qui, malgré les déclarations du suspect et les premiers éléments de l'enquête livrés par le parquet, continue à mettre en cause la Turquie. De violents incidents avaient émaillé un rassemblement de la communauté kurde à Paris le 24 décembre.