Des militants pro démocratie ont scandé mardi des slogans anti gouvernement près du tribunal de Hong Kong où comparaissent quelque 20 personnes pour avoir participé à la veillée souvenir du mouvement de Tiananmen. La célébration avait été interdite cette année.
Pour la première fois en 30 ans, la police n'avait pas autorisé en juin l'hommage aux victimes qui se tient chaque année dans le Parc Victoria, invoquant les restrictions liées au coronavirus. Il n'y avait pourtant presque plus aucun cas local de transmission dans la ville.
Des milliers de personnes avaient néanmoins bravé l'interdiction pour marquer à Hong Kong le 31e anniversaire de la sanglante répression menée en 1989 par l'armée chinoise à Pékin.
Le groupe de 26 prévenus -dont deux ne se sont pas présentés à l'audience- représente un large spectre de la mouvance prodémocratie hongkongaise, du magnat de la presse Jimmy Lai, 72 ans, aux militants plus jeunes comme Joshua Wong.
Tous sont accusés soit de participation à un rassemblement illégal, soit d'incitation, des qualifications passibles de cinq années de prison.
Tutelle chinoise contestée
Avant même le début de cette audience de procédure, de nombreux sympathisants s'étaient rassemblés près du tribunal de West Kowloon, scandant des slogans et arborant des banderoles défendant leur droit à commémorer Tiananmen.
«Ce n'est pas un crime de se souvenir du 4 juin», pouvait-on lire sur une pancarte. «Contre les poursuites politiques, contre la répression politique», disait une autre.
La veillée de Tiananmen revêt depuis plusieurs années un sens tout particulier à Hong Kong, une ville en proie à un vaste mouvement de contestation de la tutelle chinoise.
Au terme du principe «Un pays, deux systèmes» qui avait présidé à la rétrocession par Londres en 1997, Hong Kong est censé jouir d'une très large autonomie jusqu'en 2047. Mais de nombreux habitants sont convaincus que Pékin multiplie les ingérences pour en finir avec l'exception hongkongaise.
Parallèle avec la situation à Hong Kong
«La répression subie par les activistes le 4 juin 1989 est très similaire à ce que les Hongkongais subissent depuis un an», a dénoncé au travers d'un haut-parleur un des prévenus, l'ex-député Lee Cheuk-yan, qui préside l'Alliance de Hong Kong pour le soutien aux mouvements démocratiques patriotes en Chine, organisatrice de la veillée.
Certains des prévenus sont par ailleurs poursuivis en lien avec leur implication dans le mouvement de contestation qui a ébranlé la ville pendant plusieurs mois en 2019.
Le pouvoir central chinois s'est refusé à toute concession aux manifestants hongkongais qui demandent notamment le suffrage universel. Pékin a maintes fois présenté cette contestation comme un complot étranger pour déstabiliser la Chine.
En réponse à cette crise politique, Pékin a imposé fin juin à sa région semi-autonome une nouvelle loi drastique sur la sécurité nationale, afin d'en finir avec les manifestations.
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