SaturationIl faut d'urgence s'attaquer à la pollution plastique marine
ATS
8.2.2022 - 05:26
La pollution plastique a atteint «toutes les parties des océans» et menace la biodiversité marine «du plus petit plancton à la plus grosse baleine», alerte mardi le WWF. L'ONG environnementale appelle à s'engager rapidement vers un traité sur les plastiques.
Keystone-SDA
08.02.2022, 05:26
08.02.2022, 07:58
ATS
A quelques semaines d'une assemblée environnement de l'ONU qui pourrait lancer des négociations sur un tel accord, le Fonds mondial pour la nature (WWF) publie un volumineux rapport sur les impacts de la pollution plastique sur les océans, la biodiversité et les écosystèmes marins.
Premier constat, cette contamination «a atteint toutes les parties des océans, de la surface aux grands fonds marins, des pôles aux côtes des îles les plus isolées, et se retrouve du plus petit plancton à la plus grosse baleine». Entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finit en mer, selon les estimations.
C'est un danger croissant, même si le WWF reconnaît un manque de données sur d'éventuelles répercussions sur les humains de cette présence de produits aux composants chimiques.
Saturation
Les produits sont pour une bonne part des plastiques à usage unique, que de plus en plus de pays interdisent, mais qui constituent toujours plus de 60% de la pollution marine. Ils se dégradent au fur et à mesure de leur séjour dans l'eau, devenant de plus en plus petits, jusqu'au «nanoplastique» d'une taille inférieure au micromètre (millième de millimètre).
Même si plus aucun plastique n'arrivait dans l'océan, le nombre des microplastiques devrait y doubler d'ici à 2050. Or, selon les estimations citées par le WWF, la production de plastique dans le monde devrait doubler d'ici à 2040.
Mais pour Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique au WWF, «nous atteignons un point de saturation pour les écosystèmes marins, qui fait peser une menace non seulement sur des espèces données, mais affecte tout l'écosystème».
Au-delà des photographies emblématiques de phoques ou de tortues se débattant avec des sacs en plastique ou débris de filets de pêche, c'est toute la chaîne alimentaire qui est affectée. Une étude de 2021 a ainsi répertorié 386 espèces de poissons ayant ingéré du plastique, sur 555 testées.
Eirik Lindebjerg compare la situation à la crise climatique et ses «budgets carbone», quantité maximale de CO2 pouvant être rejetée dans l'atmosphère avant certaines conséquences. «C'est la même chose avec le plastique. Ce que nous montrons dans ce rapport, c'est qu'il y a une limite à la pollution que peuvent absorber nos écosystèmes,» poursuit l'expert.