Macédoine du Nord Incertitude en Macédoine du Nord

ATS

22.4.2019 - 13:54

Le premier tour de la présidentielle a été marqué par une participation historiquement faible.
Le premier tour de la présidentielle a été marqué par une participation historiquement faible.
Source: KEYSTONE/AP/BORIS GRDANOSKI

Le deuxième tour de l'élection présidentielle en Macédoine du Nord, le 5 mai, s'annonce très serré. Les deux candidats sont séparés par une différence minime, ont montré les résultats officiels du premier tour communiqués par la Commission électorale lundi à Skopje.

Au terme d'un premier tour marqué par une participation historiquement faible, Stevo Pendarovski, 56 ans, le candidat soutenu par les sociaux-démocrates au pouvoir (SDSM) a recueilli 42,85% des voix et son adversaire Gordana Siljanovska-Davkova, 62 ans, candidate de l'opposition de droite, 42,24%.

L'accord historique avec la Grèce, qui a entraîné le changement de nom du pays en «Macédoine du nord» et mis un terme à une querelle de près de 30 ans, a suscité l'enthousiasme de l'Occident.

Faible participation

Beaucoup moins celui des 1,8 million d'électeurs, puisque selon la commission électorale, à peine plus de quatre sur dix se sont déplacés (41,8 %), le plus faible taux depuis l'indépendance de l'ex-République yougoslave en 1991.

Celui qui finira en tête dans deux semaines n'est toutefois pas assuré de succéder au nationaliste Gjorge Ivanov, adversaire résolu du changement de nom qui ne pouvait se représenter après deux mandats à ce poste largement honorifique.

Il faudra en effet atteindre la barre de 40% de participation, quorum requis pour valider le scrutin.

Le troisième candidat, issu de la minorité albanaise de Macédoine (environ un quart des 2,1 millions d'habitants du pays, ndlr), Blerim Reka, 59 ans, a recueilli 11% des voix. Si ses électeurs ne retournent pas voter le 5 mai, il pourrait s'avérer difficile d'atteindre la barre requise.

Le Premier ministre social-démocrate Zoran Zaev, a d'ailleurs reconnu après avoir voté dimanche qu'un échec à atteindre le quorum déclencherait «une nouvelle crise politique», avec de possibles élections anticipées.

Trois options

En cas d'échec, trois options sont à sa disposition: convoquer un nouveau scrutin, amender la Constitution pour écarter la condition du quorum ou encore accorder au Parlement le pouvoir d'élire un président.

A l'issue de ce premier scrutin depuis que le pays a changé de nom, les deux candidats en tête ont crié victoire. La presse locale relève pour sa part qu'il n'y a pas de véritable vainqueur et appelle les candidats à «se pencher sur les problèmes réels des citoyens».

Les préoccupations des électeurs sont le taux de chômage officiel qui dépasse les 20%, le salaire moyen stagnant à 400 euros et l'émigration, notamment de la jeunesse, s'apparentant à un exode.

Dimanche, M. Zaev a appellé les électeurs à soutenir le «progressiste» Pendarovski au second tour et non Mme Siljanovski qu'il a qualifié de «destructive». Celle-ci a rétorqué en accusant M. Zaev d'avoir perdu sa légitimité et appelé à des élections législatives anticipées. «Nous avons encore des batailles devant nous», a-t-elle assuré.

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