Elections Indépendantistes et séparatistes bien placés en Catalogne

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14.2.2021 - 22:19

Les partis indépendantistes catalans ont renforcé dimanche leur majorité absolue au sein du parlement régional. Le scrutin, en pleine pandémie, a été marqué par une forte abstention.

A 18h00, seuls 45,7% des quelques 5,5 millions d'électeurs avaient voté, un chiffre en baisse de 22 points par rapport aux précédentes régionales de 2017.
A 18h00, seuls 45,7% des quelques 5,5 millions d'électeurs avaient voté, un chiffre en baisse de 22 points par rapport aux précédentes régionales de 2017.
ATS

Selon des résultats partiels portant sur plus de 60% des bulletins, le candidat du Premier ministre Pedro Sanchez, l'ex-ministre de la Santé Salvador Illa, est arrivé en tête avec près de 24% des voix mais sans marge de manoeuvre pour sceller des alliances lui permettant de prendre la présidence de la région.

Au-delà de la politique, l'image qui restera de ce scrutin sera celle d'assesseurs tenant les bureaux de vote, protégés par des combinaisons blanches intégrales, afin de faire voter les électeurs malades du Covid-19 ou en quarantaine.

Statu quo

Très divisés depuis l'échec de la tentative de sécession de 2017, JxC, parti de l'ex-président régional Carles Puigdemont, et ERC, sembleraient en mesure de rester à la tête de la riche région de 7,8 millions d'habitants. Les résultats devaient être connus autour de minuit.

Bien décidé à briser la mainmise des indépendantistes, au pouvoir depuis 2015 à Barcelone, le Premier ministre Pedro Sanchez avait fait appel à M. Illa, figure de proue de la lutte contre le Covid-19 en Espagne, pour conduire les socialistes à la bataille. Alors qu'il s'est personnellement beaucoup investi dans la campagne, l'échec de M. Illa à se hisser à la tête de la région serait donc aussi le sien si un tel résultat se confirmait.

Si ERC est un allié du gouvernement de Pedro Sanchez au parlement espagnol, cette formation plus modérée que JxC, s'était engagée par écrit comme les autres partis séparatistes à ne pas sceller d'accord avec M. Illa.

Vote des malades du Covid

Masques, gants, visières de protection, distances: les mesures anti-Covid ont marqué le scrutin dont la dernière heure était même réservée aux malades du Covid et aux personnes en quarantaine. Une décision très controversée dans un contexte sanitaire toujours très tendu, même si la situation s'est améliorée ces derniers jours.

A 18h00, seuls 45,7% des quelques 5,5 millions d'électeurs avaient voté, un chiffre en baisse de 22 points par rapport aux précédentes régionales de 2017.

Le gouvernement régional avait décidé de repousser le scrutin à fin mai en raison de la pandémie mais la justice est intervenue pour rétablir la date initiale.

Signe du malaise chez les électeurs, environ 35'600 personnes sur les 82'000 tirées au sort pour servir d'assesseurs ont demandé à être dispensées de cette obligation. Bien que 23'300 requêtes en ce sens aient été acceptées, le scrutin a pu se dérouler normalement.

«J'avais peur de venir mais si tu ne viens pas, tu prends une amende. Au final, je n'avais pas le choix», a confié l'un de ces assesseurs, Xavier Navés, un technicien dans l'audiovisuel âgé de 45 ans.

Afin de réduire les risques, des bureaux de vote ont été installés dans des espaces ouverts à l'intérieur du complexe du stade du FC Barcelone ou dans une arène de Tarragone.

Puigdemont toujours en exil

Ces élections se sont déroulées un peu plus de trois ans après l'échec d'une tentative de sécession marquée par l'organisation, le 1er octobre 2017, d'un référendum d'autodétermination interdit par la justice et émaillé de violences policières dont les images avaient fait le tour du monde.

Le chef du gouvernement catalan de l'époque, Carles Puigdemont, est toujours en exil en Belgique et neuf dirigeants indépendantistes ont été condamnés en 2019 à des peines allant de neuf à 13 ans de prison.

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