«Grosse p*», «Fais-toi violer»... Insultes, menaces: des députées françaises témoignent

ATS

3.6.2023 - 07:41

«Grosse pute», «Fais-toi violer», «On va te faire la peau»: quatre députées françaises de gauche et de la majorité témoignent des menaces et insultes dont elles font l'objet sur «les réseaux et dans la rue», dans une vidéo diffusée vendredi par le média Konbini.

«Le plus grave que j'ai reçu, c'est un tutoriel sur comment m'assassiner», raconte la députée France Insoumise (extrême gauche) Raquel Garrido.

«J'ai de tout, de la menace de mort, de la menace de viol», dit sa collègue écologiste Sandrine Rousseau. C'est aussi «dans la rue, ça dépasse largement les réseaux sociaux».

A Renaissance, le parti présidentiel, Marie Lebec lit une lettre de menace où une personne dit vouloir lui «faire la peau» et «massacrer» sa «raclure de bâtard», et pour laquelle elle a porté plainte. En mars, «j'ai tweeté une partie de la lettre de menace que j'avais reçue, ça me paraissait important de rappeler à nos compatriotes ce à quoi on peut être soumis en tant que femme».

«Certains pensent que ce sont des faux courriers, j'aimerais dire que j'ai autre chose à faire de mes journées que d'écrire des faux courriers», témoigne-t-elle.

Insultée sur son poids

La présidente des députés La France Insoumise, Mathilde Panot, reçoit de «manière très fréquente des insultes sur (son) poids, sur le fait qu'(elle est) une 'grosse vache', une 'grosse truie'». «Sale grosse pute de salope, nique ton parti de merde», a-t-elle aussi reçu.

«Les hommes politiques peuvent se faire insulter, oui», mais «jamais de la même manière et pas du tout dans la même ampleur», estime la députée Sandrine Rousseau.

Dans le quotidien Libération, l'élue de Paris raconte aussi des insultes dans un magasin: «espèce de tarée, j'espère que ton psychiatre est riche».

Il y a quelques semaines, les députées écologistes avaient publié sur le compte Instagram «Balance ton intimidation» le pire des menaces haineuses, racistes et sexistes reçues régulièrement.

En augmentation

Les faits de violence physique ou verbale contre les élus ont augmenté de 32% en 2022, selon le ministère français de l'Intérieur.

ATS