Proche-OrientIsraël démolit un immeuble palestinien, 35 personnes à la rue
ATS
10.5.2022 - 15:48
Les autorités israéliennes ont détruit mardi la résidence d'une famille palestinienne à Jérusalem-Est, laissant 35 personnes sans domicile. Cela dans le dernier épisode en date des expulsions dans ce secteur palestinien de la Ville sainte sous occupation israélienne.
10.05.2022, 15:48
10.05.2022, 16:14
ATS
«Des employés de la mairie sont arrivés à 09h00 ce matin. Ils ont forcé la porte et nous ont expulsés sans nous laisser prendre nos affaires personnelles», a expliqué Farès Rajabi, 35 ans.
M. Rajabi est un des résidents de cet édifice de cinq logements dans le quartier sensible de Silwan, situé en contrebas de la Vieille ville et où de nombreux colons israéliens se sont implantés ces dernières années.
Plus tard dans la journée, un photographe de l'AFP a constaté la destruction de l'immeuble de trois étages de la famille Rajabi.
Cinq blessés
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de cinq blessés dans des affrontements entre la police israélienne et des habitants du quartier opposés à cette démolition.
Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée et annexée illégalement par Israël, des centaines de familles palestiniennes présentes depuis des décennies sont confrontées à des ordres d'expulsion, notamment dans les quartiers de Cheikh Jarrah et Silwan.
En mai 2021, des manifestations de soutien à des familles menacées d'expulsion à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israéliens, prémices d'une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les Territoires palestiniens.
Plus de 100'000 dollars payés en vain
Dans le quartier de Silwan, la ville de Jérusalem estime qu'une centaine d'appartements ont été construits illégalement, sans permis, sur des terres publiques, alors que des familles palestiniennes accusent la municipalité de ne pas leur accorder de permis de construction afin de faire place à des familles israéliennes.
La famille Rajabi a payé plus de 100'000 dollars ces dernières années en contraventions et frais pour tenter de régulariser sa situation, mais sans succès, a déclaré Farès Rajabi, dénonçant une expulsion «politique».
Selon l'ONU, près de 40 structures ont été détruites depuis le début de l'année à Jérusalem-Est, forçant ainsi le déplacement d'une centaine de personnes avant les membres de la famille Rajabi. Dans certains cas, les familles préfèrent démolir elles-mêmes leurs résidences pour ne pas avoir à payer à la ville des frais de démolition.