BombardementsIsraël frappe Jénine et Gaza, au moins 10 morts
ATS
27.1.2023 - 03:38
Au moins 10 Palestiniens ont été tués lors d'opérations israéliennes jeudi et vendredi en Cisjordanie et à Gaza. La dernière a été présentée comme une réponse à des tirs de roquettes du Hamas.
27.01.2023, 03:38
27.01.2023, 06:32
ATS
Il s'agit de la séquence la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la flambée de violence entre l'armée israélienne et le Djihad islamique à Gaza, lors de laquelle 49 Palestiniens au moins ont péri en trois jours d'août 2022.
L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir mené au moins deux séries de bombardements contre la bande de Gaza, en réponse à des tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne. Aucune victime n'a été signalée à ce stade. Les explosions ont notamment touché la ville de Gaza, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Jeudi, neuf Palestiniens avaient été tués à Jénine lors d'un raid israélien décrit par l'armée comme une opération contre des activistes islamistes dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. L'autorité palestinienne a dénoncé «un massacre» et annoncé mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.
Blinken au Proche-Orient
Le département d'Etat américain a dit regretter cette décision, jugeant «très important que les parties maintiennent voire approfondissent leur coordination sécuritaire». Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur «la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade».
Un dixième Palestinien a été abattu jeudi à Al-Ram, près de Ramallah, a indiqué le ministère israélien de la santé.
Concernant le raid à Jénine, l'ONU n'a pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.
«Depuis le début de l'année, nous continuons d'observer les niveaux élevés de violence et les tendances négatives qui ont caractérisé 2022», a regretté l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland. Il a jugé «essentiel de faire baisser immédiatement les tensions».
«Crimes»
Selon l'armée israélienne, le raid mené dans le camp de Jénine était une «opération de contre-terrorisme» visant des membres de l'organisation Djihad islamique, qui, d'après le ministre de la défense Yoav Gallant, planifiaient une attaque en Israël.
La ministre palestinienne de la santé Mai al-Kaila a accusé les soldats d'avoir tiré du gaz lacrymogène à l'intérieur de l'unité pédiatrique de l'hôpital gouvernemental local, ce que l'armée a démenti. «Le gaz a atteint le service pédiatrique, posant un danger pour les enfants, qui ont été transférés vers un endroit sûr loin des affrontements», a indiqué le directeur de l'hôpital.
«Personne n'a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital [...] mais l'opération se déroulait non loin de l'hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte», a affirmé à l'AFP un porte-parole militaire israélien.
La diplomatie saoudienne a «vivement» dénoncé «l'incursion» israélienne, que le Qatar a qualifiée de «prolongement des crimes odieux» contre «le peuple palestinien sans défense».