Mise à l'écart contestéeIsraël: le chef, limogé, du Shin Bet met en cause Netanyahu
ATS
21.4.2025 - 15:41
Le chef des services de sécurité intérieure israéliens, limogé par Benjamin Netanyahu, a accusé le Premier ministre d'avoir exigé de lui une loyauté personnelle. Il s'exprimait dans une déclaration écrite sous serment à la Cour suprême.
Ronen Bar «continuera à exercer ses fonctions jusqu'à une décision ultérieure», a décidé la Cour, autorisant le gouvernement à auditionner des candidats à sa succession mais interdisant toute «annonce de nomination» (archives).
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21.04.2025, 15:41
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Il s'agit du dernier épisode de la saga juridico-politique qui oppose Netanayhu à Ronen Bar, le chef du Shin Bet, dont le limogeage annoncé par le gouvernement a provoqué un tollé dans une grande partie de l'opinion israélienne et provoqué des manifestations de masse.
Sa mise à l'écart est contestée notamment par l'opposition, qui y voit le signe d'une dérive autocratique du pouvoir, et par la procureure générale de l'Etat.
La Cour suprême israélienne a appelé le 8 avril le gouvernement et la procureure générale à trouver un compromis autour de ce limogeage après la Pâque juive, qui vient de s'achever.
«Obéir à Netanyahu et pas la Cour suprême»
M. Bar pourrait démissionner prochainement, selon des médias, mettant ainsi fin à cette saga juridico-politique. Dans sa déclaration sous serment lundi, il accuse Benjamin Netanyahu de lui avoir notamment demandé une loyauté personnelle.
«Il était clair» que, dans le cas d'une crise constitutionnelle, il devait obéir à Netanyahu et pas à la Cour suprême, écrit-il dans le document, diffusé par les services de la procureure générale.
Dans sa déclaration, M. Bar rejette fermement les accusations du dirigeant et de son entourage selon lesquelles le Shin Bet n'a pas alerté le Premier ministre et les autres services de sécurité à temps de l'attaque du 7 octobre 2023.
Instructions données deux heures avant
Ce jour-là vers 03H00, toutes les agences de sécurité ont reçu une alerte concernant «des préparatifs inhabituels et la possibilité d'intentions offensives de la part du Hamas», selon le Shin Bet.
M. Bar explique notamment comment il s'est rendu au siège du Shin Bet à 04h30, soit deux heures avant l'attaque du Hamas sur le sol israélien, et a donné des instructions pour que le secrétaire militaire du Premier ministre soit informé des événements.
«C'est avec douleur que j'insiste sur le fait que personne n'avait prévu qu'un tel attentat se produirait, et certainement pas ce matin-là», écrit Bar. «Cette nuit-là, rien n'a été caché à l'establishment de la sécurité ou au premier ministre», ajoute-t-il.
«Agir contre des citoyens israéliens»
M. Bar indique également que Netanyahu lui a dit «à plus d'une reprise» qu'il s'attendait à ce que ses services agissent contre les citoyens israéliens impliqués dans des manifestations contre le gouvernement, «avec un accent particulier sur la surveillance des bailleurs de fonds de la protestation».
Il confirme également des informations publiées dans les médias selon lesquelles Benjamin Netanyahu aurait cherché à obtenir sa signature pour retarder le témoignage du Premier ministre dans son procès pour corruption.
Le 8 avril, la Cour Suprême a confirmé dans un arrêt sa décision initiale de suspendre le limogeage du chef du Shin Bet, après l'examen des cinq recours dont elle avait été saisie.
Ronen Bar «continuera à exercer ses fonctions jusqu'à une décision ultérieure», a décidé la Cour, autorisant le gouvernement à auditionner des candidats à sa succession mais interdisant toute «annonce de nomination».
Le bureau de Benjamin Netanyahu a de son côté qualifié de «mensongères» les déclarations du chef du Shin Bet. «Ronen Bar a présenté des affirmations mensongères dans sa déclaration à la Cour suprême, qui seront réfutées en détail prochainement», a indiqué le bureau du septuagénaire.