Israël Israël: Netanyahu encore à la tête du Likoud

ATS

27.12.2019 - 12:58

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a largement remporté vendredi la primaire au sein de son parti de droite (Likoud) malgré ses ennuis judiciaires. Il s'est dit prêt à repartir au combat pour gagner aux législatives du 2 mars et sauver son poste.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a largement remporté vendredi la primaire au sein de son parti de droite (Likoud) malgré ses ennuis judiciaires. Il s'est dit prêt à repartir au combat pour gagner aux législatives du 2 mars et sauver son poste.

Le député et ancien ministre Gideon Saar avait peu de chances de l'emporter face à Benjamin Netanyahu, à la tête du Likoud (droite) depuis 1993 – hormis six ans où le parti était dirigé par Ariel Sharon. Mais des résultats serrés auraient pu fragiliser le Premier ministre. Selon les décomptes finaux, le chef de gouvernement a obtenu 72,5% et son rival 27,5%.

«Une immense victoire! Merci aux membres du Likoud pour leur confiance, leur soutien et leur affection», a lancé M. Netanyahu sur Twitter peu après minuit, soit une heure après la fin du scrutin. «Avec votre aide et celle de Dieu, je dirigerai le Likoud vers une grande victoire aux élections à venir et nous continuerons à mener l'Etat d'Israël vers des réussites sans précédentes», a-t-il assuré.

Saar concède sa défaite

Gideon Saar a concédé sa défaite et félicité le chef du gouvernement. «Je suis satisfait de ma décision de me dresser» contre lui, a-t-il écrit sur Twitter. «Ceux qui ne veulent pas prendre de risque ne gagneront jamais. Félicitations au Premier ministre (...). Mes collègues et moi serons derrière lui lors de la campagne pour assurer la victoire du Likoud aux élections.»

Quelque 57'000 membres du parti ont voté pour cette primaire, réclamée par Gideon Saar après l'inculpation le mois dernier de M. Netanyahu, 70 ans, pour corruption, abus de confiance et fraude dans trois affaires.

Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, M. Netanyahu a dénoncé de «fausses accusations motivées par des considérations politiques» après l'annonce de son inculpation.

Stephan Millier, politologue interrogé par l'AFP, a relevé qu'il avait mené une campagne particulièrement intense, pour ne laisser aucune chance à son adversaire. «Son poste était en jeu et il s'est battu», a-t-il souligné.

On a ainsi vu le Premier ministre tenir certains jours plusieurs réunions publiques dans des villes différentes. Et jeudi il apparaissait en direct sur Facebook en train d'appeler des adhérents du parti au téléphone pour les exhorter à voter.

Impasse politique

Il a désormais la lourde tâche de mener la campagne du Likoud pour les législatives de mars, les troisièmes en moins d'un an. Au terme des élections anticipées d'avril, puis de septembre, ni M. Netanyahu ni le centriste Benny Gantz du parti «Bleu-Blanc» n'ont réussi à rallier 61 députés, seuil de la majorité parlementaire pour former un gouvernement.

Le président Reuven Rivlin a dû confier cette tâche au Parlement lui-même, qui n'y est pas parvenu non plus, précipitant le pays vers un scrutin de plus. Pour sortir le pays de l'impasse, des députés devront changer de camp pour rejoindre soit celui de M. Gantz, soit celui de M. Netanyahu. A moins que les deux rivaux ne s'unissent.

Mais le parti «Bleu-Blanc» de Benny Gantz refuse de partager le pouvoir avec un Premier ministre inculpé. Face à M. Netanyahu, l'ancien chef de l'armée Benny Gantz joue la carte de la probité.

Vers une immunité?

Une victoire à la primaire du Likoud était une étape cruciale pour le chef du gouvernement, qui doit rester en fonction malgré son inculpation. La loi israélienne prévoit que tout ministre étant poursuivi pénalement doit démissionner, mais cela ne s'applique pas au Premier ministre.

Selon Gayil Talshir, professeure de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, cette victoire à la primaire pourrait enhardir M. Netanyahu dans sa croisade contre son inculpation. «Il va arguer que le peuple l'a choisi» et dénigrer encore davantage la justice, a-t-elle estimé.

«Tout l'enjeu pour Netanyahu est d'assurer une immunité, et pour cela il a besoin de 61 votes» au Parlement, soit la majorité permettant de former le gouvernement, a ajouté Gayil Talshir. Les premiers sondages laissent cependant entrevoir le statu quo chez les électeurs.

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