Washington
Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a apporté mardi un soutien mesuré à l'accord sur le nucléaire iranien. Le président Donald Trump doit prochainement faire connaître sa décision de le dénoncer ou non.
A un sénateur qui lui demandait de répondre par oui ou par non à la question "pensez-vous qu'il soit dans notre intérêt national à l'heure actuelle de rester dans l'accord" nucléaire avec l'Iran, M. Mattis a répondu: "Oui, sénateur. Je le pense".
Le chef du Pentagone a expliqué qu'il se prononcerait à titre personnel en faveur d'un respect de l'accord si Washington parvenait à établir que l'Iran en respecte les termes et que son maintien est dans l'intérêt des Etats-Unis. Il a toutefois dit s'en remettre à la décision de la Maison blanche.
"Embarras"
"Je crois qu'à ce stade, et en l'absence d'indications contraires, le président devrait envisager de rester dans l'accord", a ajouté a-t-il ajouté pendant une audition devant le Sénat.
L'accord a été conclu en 2015 par l'Iran avec les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour garantir le caractère strictement pacifique et civil du programme nucléaire iranien, contre une levée progressive des sanctions.
Mais une loi oblige le président américain à dire au Congrès, tous les 90 jours, si l'Iran respecte l'accord et si la levée des sanctions est bien dans l'intérêt national des Etats-Unis. Or dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, Donald Trump a eu des mots très durs contre ce texte, un "embarras" pour les Etats-Unis, "l'un des pires" jamais conclus par Washington.
"Pas de divergence forte"
Le secrétaire à la Défense a par ailleurs minimisé les divergences qui ont semblé se faire jour entre Donald Trump et le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, à propos de la Corée du Nord. Le président américain a déclaré sur Twitter que son secrétaire d'Etat "perdait son temps" en tentant de négocier avec la Corée du Nord.
James Mattis a assuré que les Etats-Unis continuaient à rechercher une solution diplomatique à la crise dans la péninsule. "Je ne vois pas de divergence aussi forte que certains... l'ont interprété", a-t-il assuré.
"Les instructions du président Trump au secrétaire Tillerson et à moi-même ont été très clairement de (...) poursuivre les efforts diplomatiques en incluant diverses initiatives avec la Chine", a poursuivi le chef du Pentagone, en référence à la visite de Rex Tillerson à Pékin le week-end dernier.
L'ancien patron d'Exxon Mobil a souligné que Washington cherchait à déterminer s'il y a "des opportunités" de discuter avec la Corée du Nord, et "il a eu raison de le faire", a insisté James Mattis. "On ne fait que sonder. On ne discute pas avec (Pyongyang), conformément à l'avis du président selon lequel on ne peut pas discuter avec eux tant que le moment n'est pas venu."
"A nos risques et périls"
Sur la question de l'Afghanistan, où les Etats-Unis sont engagés depuis plus de 16 ans, M. Mattis a appelé à poursuivre les opérations militaires. "Sur la base des analyses des services de renseignement et mes propres conclusions, je suis convaincu que si nous quittions ce pays, ce serait à nos risques et périls", a-t-il indiqué.
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