Proche-Orient Jason Greenblatt démissionne

ATS

5.9.2019 - 21:24

Considéré comme étant très proche d'Israël, Jason Greenblatt avait été très critiqué par les diplomates européens à l'ONU, dont il méprisait les résolutions.
Considéré comme étant très proche d'Israël, Jason Greenblatt avait été très critiqué par les diplomates européens à l'ONU, dont il méprisait les résolutions.
Source: KEYSTONE/AP Invision/EVAN AGOSTINI

Jason Greenblatt, le conseiller spécial de Donald Trump chargé de dessiner un plan de paix censé mettre fin au conflit israélo-palestinien, a annoncé jeudi sa démission. Il était considéré comme étant très proche d'Israël.

«Après près de trois ans dans mon administration, Jason Greenblatt va partir pour rejoindre le secteur privé», a déclaré le président des Etats-Unis sur Twitter. «Jason a été loyal et un grand ami et un magnifique avocat. Son dévouement à Israël et à la recherche de la paix entre Israël et les Palestiniens ne seront pas oubliés», a-t-il ajouté en remerciant son collaborateur.

Celui qui avait le titre officiel de «représentant spécial pour les négociations internationales» a précisé dans un communiqué que cela avait été «le privilège d'une vie» de travailler à la Maison Blanche. «Je suis vraiment reconnaissant d'avoir travaillé à tenter d'améliorer les vies de millions d'Israéliens, de Palestiniens et d'autres», a-t-il ensuite tweeté.

Plan maintes fois reporté

Aux côtés de Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, Jason Greenblatt avait la tâche de proposer des pistes afin de mettre fin à des décennies de conflit, Donald Trump ayant promis de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.

Fin août, il avait annoncé que ce plan, concocté depuis deux ans et demi dans le plus grand secret et dont la présentation a été maintes fois repoussée, ne serait pas dévoilé avant les élections législatives en Israël prévues le 17 septembre.

Le volet économique a été présenté en juin: 50 milliards d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.

Mais les dirigeants palestiniens, qui refusent de discuter avec l'administration Trump depuis que l'ex-magnat a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël et a coupé l'essentiel des aides bilatérales, ont rejeté par avance le plan des Etats-Unis, qui semble devoir enterrer la solution à deux Etats jusqu'ici privilégiée par la communauté internationale.

Très proche d'Israël

Avant l'élection de l'homme d'affaires républicain à la Maison Blanche fin 2016, Jason Greenblatt était son conseil juridique au sein de la Trump Organization pendant deux décennies.

Il est considéré très proche d'Israël, tout comme Jared Kushner et le troisième artisan de la politique israélo-palestinienne de l'administration, l'ambassadeur américain auprès de l'Etat hébreu David Friedman.

«Bons débarras»

«Je remercie Jason Greenblatt pour son travail dévoué en faveur de la sécurité et la paix et pour n'avoir jamais hésité à dire la vérité sur l'Etat d'Israël face à ses détracteurs», a réagi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

En revanche, les dirigeants palestiniens ont dit «bon débarras», selon les termes de l'une d'entre eux, Hanane Achraoui. «C'était un défenseur du gouvernement le plus extrémiste et intransigeant de l'histoire d'Israël», a-t-elle dit, estimant qu'il n'avait «jamais été considéré comme neutre par qui que ce soit».

«Aveu d'échec» du plan Trump

Selon elle, sa démission est «l'aveu définitif d'échec» du plan de paix de Donald Trump «qui était condamné depuis le début».

Faute de dialogue direct, le conseiller présidentiel, moins discret que Jared Kushner, n'hésitait pas à interpeller sur Twitter les responsables palestiniens comme Hanane Achraoui lorsqu'ils mettaient en cause les Etats-Unis. Il ne perdait pas non plus une occasion de condamner le rôle du Hamas à Gaza.

Jason Greenblatt s'était aussi attiré les foudres de diplomates européens à l'ONU en juillet en fustigeant avec des mots très durs, devant le Conseil de sécurité, le «consensus international» sur les moyens de mettre fin au conflit israélo-palestinien.

«Une paix durable et globale ne sera pas décrétée par la loi internationale ou par ces résolutions verbeuses et peu claires», avait-il lancé, dans une nouvelle prise de distance flagrante des Etats-Unis avec l'ONU.

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