Un ex-général américain affirme «Je doute que nous revoyions Prigojine un jour»

Où se trouve le chef du groupe Wagner? S'est-il réellement entretenu avec Poutine le 29 juin dernier? Le général américain retraité Robert Abrams émet des doutes, tant sur la véracité de la rencontre avec le président russe que sur le fait que Prigojine soit toujours en vie.

En début de semaine, le Kremlin envoyait un communiqué pour signaler que Vladimir Poutine s'était entretenu «pendant presque trois heures» avec Evguéni Prigojine le 29 juin, soit cinq jours après la mutinerie avortée du groupe Wagner.

Mutinerie avortéePoutine a rencontré Prigojine durant «presque trois heures»

S'agit-il d'une information réelle ou d'une opération de communication visant à faire croire que le commandant de Wagner était toujours en vie quelque part?

Question posée par ABC News au général Robert B. Abrams, l'ancien commandant des forces américaines en Corée. Pour lui, ça ne fait pas un pli: cet entretien est «une mise en scène».

Pire, il pense qu'Evguéni Prigojine est mort: «Personnellement, je ne pense pas qu'il soit vivant. Et s'il l'est, il est dans une prison quelque part», estime-t-il. 

À la suite de sa mutinerie, le chef de Wagner devait normalement se réfugier en Biélorussie, selon un accord passé avec le président de ce pays - et allié de Vladimir Poutine - Alexandre Loukachenko. Pourtant, il ne s'y est pas rendu, a finalement déclaré le dirigeant bélarusse. Ce dernier affirmait le 8 juillet dernier que Prigojine était «vivant», «en liberté» et qu'il s'était d'ailleurs entretenu au téléphone avec lui.  

Le chef du groupe Wagner serait en Russie «en liberté»

Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, se trouverait en Russie, malgré l'accord passé après sa rébellion avortée qui prévoyait qu'il s'exile au Bélarus, a assuré jeudi le président bélarusse Alexandre Loukachenko.

08.07.2023

Le général américain Robert B. Abrams ne croit pas non plus à cette version de l'histoire: «Je pense qu'il sera soit caché, soit emprisonné, soit traité d'une autre manière, mais je doute que nous le revoyions un jour», relève-t-il sur ABC News.

Atteint d'un cancer?

Le mystère demeure quant au lieu où se trouve l'ex-allié de Poutine. Le seul signe de vie qu'ait donné cet as de la communication est une publication sur les réseaux sociaux, invectivant les «salauds de la télévision» qui s'en prenaient au groupe Wagner.

«Salauds de la télévision»Prigojine attaque les médias russes sur les réseaux sociaux

Mais là encore, nul ne peut certifier que l'auteur du message soit bien Evguéni Prigojine.

Enfin, le média russe indépendant Proekt, désormais interdit en Russie, a diffusé le témoignage de deux des anciens employés de Progojine, qui ont affirmé qu'il avait été traité pour un cancer de l'estomac. Un cancer, disent-ils, qui serait désormais en rémission après une «longue période» de «thérapie sérieuse».

L'un des deux témoins estime que la mutinerie du 24 juin pourrait montrer l'état d'esprit d'un homme qui n'a plus grand-chose à perdre: «C'est un homme à l'estomac et aux intestins découpés», a-t-il déclaré.