Elu secrétaire général«Je serai toujours libre»: Gabriel Attal s'empare de Renaissance
olpe
8.12.2024 - 16:35
L'ancien premier ministre français Gabriel Attal a été officiellement élu dimanche secrétaire général de Renaissance, après avoir dissuadé la concurrence au sein du parti d'Emmanuel Macron, qui doit se réinventer en pleine crise politique. Il a promis de rester «toujours libre».
Keystone-SDA, olpe
08.12.2024, 16:35
ATS
M. Attal a remporté 94,9% des voix du Conseil national, sorte de Parlement du parti, qui s'est réuni dimanche à Paris. Il était seul en lice pour succéder à Stéphane Séjourné, après le retrait de la candidature d'Elisabeth Borne.
Les deux anciens Premiers ministres ont finalement fait liste commune et se sont accordés sur la répartition des tendances au sein du bureau exécutif, le gouvernement du parti, qui sera installé «dans quelques semaines». Mme Borne a été élue à la présidence du Conseil national.
«Nous ne serons jamais un parti comme les autres», «une association de rentiers de la politique avides de pouvoir et dénoué de valeurs», a lancé Gabriel Attal en clôture du Conseil national.
Tâche redoutable
Ayant pris ses distances avec le président Emmanuel Macron après une dissolution de l'Assemblée nationale à laquelle il n'a pas été associé et qui a mis un terme brutal à son bref bail à Matignon, M. Attal parachève ainsi sa prise de contrôle de l'appareil militant macroniste, après s'être déjà fait élire à la présidence du groupe des députés en juillet, malgré la volonté de l'Elysée.
La tâche est redoutable tant le parti semble affaibli après sept ans d'exercice du pouvoir, et alors qu'au sein du bloc central, Edouard Philippe, qui a fondé son parti Horizons, a d'ores et déjà annoncé sa candidature à l'Elysée.
D'Emmanuel Macron, il a été relativement peu question pendant cette réunion. Pas plus que de la crise politique, alors que le chef de l'Etat doit nommer un Premier ministre dans les prochains jours après la chute du gouvernement Barnier. Sollicité par la presse sur ce sujet, M. Attal n'a pas souhaité répondre.
La fin de l'ère Macron à Renaissance? «Si je suis là, c'est grâce à lui». «Je sais ce que je lui dois, je sais ce que je vous dois», a dit M. Attal sous les ovations.
«Etats généraux»
Mais «je serai toujours libre, nous serons toujours libres», a lancé l'élu, bien décidé à relancer ce parti au moyen d'un vaste programme de travail pour le début 2025. Il entend initier «la plus vaste mobilisation depuis la grande marche» de 2016 et «lancer des états généraux». Charge aux comités locaux et à leurs adhérents de faire remonter la parole militante, y compris en allant solliciter les ex-"marcheurs».
«Nous nous retrouverons ensemble d'ici mars pour un grand rassemblement» qui servira à «restituer le verdict de nos militants, fixer des orientations nouvelles, affirmer des lignes fortes et des valeurs claires».
M. Attal entend également lancer des «conventions thématiques» autour de «trois grands sujets»: travail, «fermeté républicaine» et transition écologique. La «parole de nos adhérents doit être au centre de tout», a-t-il martelé.
Une pique à Darmanin
Le Conseil national a par ailleurs adopté deux motions thématiques, une sur les violences sexistes et sexuelles, l'autre réaffirmant l'attachement du parti à la «moralisation de la vie politique».
L'auteur de cette motion, le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, a dit regretter que des dirigeants «y compris au sein de (sa) famille politique» aient critiqué les réquisitions, particulièrement le risque d'une inéligibilité immédiatement exécutoire, contre Marine Le Pen (RN) dans le procès des assistants parlementaires au Parlement européen. Visant sans le nommer Gérald Darmanin, absent de ce Conseil national.