Kosovo Jet de gaz lacrymogènes au parlement kosovar

ATS

21.3.2018 - 20:43

La séance a dû être interrompue à quatre reprises à cause de jets de gaz lacrymogènes des rangs occupés par le parti Vetevendosje ("Autodétermination", gauche nationaliste).
La séance a dû être interrompue à quatre reprises à cause de jets de gaz lacrymogènes des rangs occupés par le parti Vetevendosje ("Autodétermination", gauche nationaliste).
Source: KEYSTONE/EPA/VALDRIN XHEMAJ

Le Parlement kosovar a ratifié mercredi une nouvelle délimitation de sa frontière avec le Monténégro. La ratification a obtenu le soutien de 80 des 120 élus, soit juste la majorité requise des deux tiers, malgré des jets répétés de gaz lacrymogène par l'opposition.

Ce n'est qu'à la cinquième tentative, en début de soirée, que les élus ont procédé au vote. La séance avait dû être interrompue quatre fois auparavant, malgré la fouille par des policiers des rangs occupés par le parti Vetevendosje ("Autodétermination", gauche nationaliste). Sept députés de cette formation ont été arrêtés pour ces incidents à répétition, selon la police.

Des députés d'opposition, notamment de Vetevendosje, avaient déjà utilisé des gaz lacrymogènes au Parlement à d'autres occasions en 2015 et 2016: pour empêcher l'élection du président Hashim Thaçi, pour s'opposer à des accords avec la Serbie ou déjà pour faire barrage à la ratification de l'accord avec le Monténégro.

Traité conclu en 2015

Pristina et Podgorica avaient conclu ce traité en 2015 pour fixer leur frontière qui fut interne à l'ex-Yougoslavie. Le Parlement monténégrin l'a ratifié dès décembre 2015, mais les gouvernements kosovars successifs n'étaient jusqu'ici jamais parvenus à réunir une majorité. Les opposants affirment que le Kosovo doit renoncer à 8000 hectares de pins, de ruisseaux et de pâturages de montagne.

L'Union européenne avait fait de cette ratification un passage obligé pour accorder une libéralisation des visas aux citoyens kosovars, une attente forte pour une grande partie des 1,8 million d'habitants.

"La balle est désormais dans le camp de la Commission européenne" afin de permettre "aux enfants kosovars de briser les chaînes de décennies d'isolement", a réagi le président Hashim Thaçi sur Twitter.

"Pas de danger"

"C'est un des sujets les plus importants pour le pays. Voter pour (la ratification) ne met pas en danger le territoire du Kosovo", avait dit mardi devant les députés le Premier ministre Ramush Haradinaj qui, avant son arrivée au pouvoir, s'opposait à ce traité.

Les incidents ont été condamnés par la représentante de l'Union européenne au Kosovo, Nataliya Apostolova. Sur son compte Twitter, elle s'est dite "atterrée", "choquée qu'en Europe, des parlementaires puissent recourir à de telles tactiques dangereuses".

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