Corée du NordKim Jong Un ordonne le lancement du premier satellite espion
ATS
19.4.2023 - 09:55
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a ordonné le lancement du premier satellite espion de reconnaissance militaire de la Corée du Nord. Sa construction vient d'être achevée, a indiqué mercredi l'agence de presse d'Etat.
19.04.2023, 09:55
19.04.2023, 10:42
ATS
Lors d'une visite de l'agence spatiale nord-coréenne, Kim Jong Un a exigé «que le premier satellite espion de reconnaissance militaire (de la Corée du Nord), achevé en avril, soit lancé à la date prévue», selon l'agence de presse officielle KCNA.
Le dirigeant, qui a inspecté avec sa fille l'Administration nationale du développement aérospatial (NADA), n'a toutefois pas donné plus de précisions sur la date de lancement. S'adressant au personnel de l'agence spatiale, il a réclamé le déploiement de «plusieurs satellites de reconnaissance sur différentes orbites».
Le fait de se doter d'une technologie de reconnaissance militaire représente «une tâche primordiale à accomplir», a souligné Kim Jong Un, pour contrer ce qu'il a qualifié de menaces et d'agression de la part de Séoul et Washington.
Cette déclaration intervient quelques jours après que Pyongyang a assuré avoir réussi le premier lancement de son nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide, une avancée majeure pour le programme d'armement nord-coréen.
Projet majeur
En décembre 2022, la Corée du Nord avait déclaré avoir conduit un «test final important» dans le développement d'un satellite-espion. Des assertions aussitôt remises en question par des experts qui avaient affirmé que la qualité des images, censées avoir été prises depuis un satellite, était mauvaise.
Le développement d'un satellite-espion de reconnaissance militaire était déjà l'un des projets majeurs du programme de défense nord-coréen présenté par Kim Jong Un en 2021.
«Symbolique»
«Il semble que la Corée du Nord lancera pour l'instant son satellite, qui reste 'symbolique', et l'améliorera progressivement», a déclaré à l'AFP le transfuge An Chan-il, directeur de l'Institut mondial d'études nord-coréennes.
«Si la Chine et la Russie ne fournissent pas de soutien technologique, il sera difficile pour la Corée du Nord de mener des activités d'espionnage avec son propre matériel», estime-t-il.
«Menace importante» quand même
Mais pour Yang Moo-jin, président de l'université des études nord-coréennes à Séoul, l'annonce du dirigeant nord-coréen doit être prise au sérieux. Selon lui, «les satellites de reconnaissance de la Corée du Nord pouvant jouer un rôle-clé en cas de frappe nucléaire préventive, ils représentent une menace importante pour la Corée du Sud».
La Corée du Nord a récemment multiplié ses essais de missiles balistiques et avait déclaré l'an dernier que son statut de puissance nucléaire était «irréversible», fermant définitivement la porte à toute négociation sur son désarmement.
Washington et Séoul ont renforcé leur coopération militaire et multiplié les manoeuvres conjointes de grande ampleur dans la région, ce qui a provoqué l'ire de Pyongyang, qui considère ces exercices comme des répétitions générales à une invasion de son territoire.