Syrie Kurdes de Suisse et gauche ciblent les ventes d'armes à la Turquie

sn, ats

11.12.2021 - 16:55

Certains manifestants s'en sont pris au président turc Recep Tayyip Erdogan (archives).
Certains manifestants s'en sont pris au président turc Recep Tayyip Erdogan (archives).
ATS

«Suisse complice». Plus de 400 Kurdes de Suisse et représentants de la gauche genevoise ont manifesté samedi après-midi contre les bombardements dans le nord-est de la Syrie. Ils reprochent au Conseil fédéral ses ventes d'armes à la Turquie.

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Avant de défiler dans les rues genevoises, plusieurs représentants des partis de gauche ont dénoncé la «responsabilité» de la Suisse. «Le Conseil fédéral, comme les autorités genevoises, doit prendre position» en reconnaissant les représentants du peuple kurde, a affirmé l'un d'entre eux. Des banques comme UBS et Credit Suisse ont elles été accusées de financer des entreprises proches de l'armée turque.

«Solidaires avec le peuple kurde», affichait une banderole. Parmi les manifestants se trouvaient notamment plusieurs conseillères nationales. De son côté, le conseiller administratif de la Ville de Genève Alfonso Gomez a demandé à la communauté internationale d'exiger des autorités turques que les responsables d'assassinats ciblés contre des Kurdes soient poursuivis.

«Solution politique pour le Kurdistan», criaient de leur côté les manifestants. Et de s'en prendre au président turc Recep Tayyip Erdogan. «Assassin» ou encore «terroriste», ont-ils insisté.

Ils dénoncent des bombardements turcs chaque jour dans le nord-est de la Syrie contrôlé par cette communauté. «Notre lutte va continuer» jusqu'à ce que le peuple kurde «soit libéré», a affirmé un responsable du Centre société démocratique des Kurdes en Suisse, Ramazan Baytar.

Offensive redoutée

Ces derniers mois, les assauts se sont intensifiés. Réunis à l'appel d'associations kurdes et de tous les partis de gauche genevois, les manifestants ont déploré le recours de l'armée turque à des armes interdites par le droit international et celui de drones pour tuer des militants politiques.

Ils dénoncent des viols, des exécutions et d'autres violences contre les civils dans les régions prises ces dernières années par la Turquie en Syrie. Et ils redoutent encore une offensive dans tout le nord-est.

Autre reproche, l'armée turque continue d'établir des dizaines de sites militaires au Kurdistan irakien. Là encore, des bombardements et une répression contre des militants et des réfugiés sont également dénoncés.

Les manifestants s'en sont pris aussi à l'attitude des autorités turques contre le Parti démocratique des peuples (HDP) en Turquie, dont certains responsables sont toujours en détention. La répression des mouvements féministes ou encore l'arrestation de défenseurs des droits humains est également visée.