L'ONU alertée La junte birmane a-t-elle perpétré un «massacre»?

ATS

5.8.2021 - 07:30

L'ambassadeur birman à l'ONU a alerté les Nations unies sur un «présumé massacre» perpétré par l'armée au pouvoir le mois dernier. Il avait été limogé après le coup d'Etat de février mais continue de défier la junte en siégeant.

Keystone-SDA

Des manifestants tenant des torches enflammées et des fusées éclairantes défilent lors d'une manifestation anti-militaire au centre-ville de Yangon, Myanmar, le 26 juin 2021. L'ambassadeur birman à l'ONU Kyaw Moe Tun assure que 40 corps ont été retrouvés en juillet autour du village de Kani, dans le nord-ouest du pays.
Des manifestants tenant des torches enflammées et des fusées éclairantes défilent lors d'une manifestation anti-militaire au centre-ville de Yangon, Myanmar, le 26 juin 2021. L'ambassadeur birman à l'ONU Kyaw Moe Tun assure que 40 corps ont été retrouvés en juillet autour du village de Kani, dans le nord-ouest du pays.
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Dans une lettre adressée mardi au secrétaire général de l'ONU, Kyaw Moe Tun assure que 40 corps ont été retrouvés en juillet autour du village de Kani, dans le nord-ouest de la Birmanie.

La junte a démenti ce massacre, que l'AFP n'a pas pu vérifier de façon indépendante en raison de la coupure des communications mobiles dans cette région reculée.

L'ambassadeur affirme que des soldats ont torturé et tué 16 hommes dans le village mi-juillet, après quoi quelque 10'000 habitants ont pris la fuite. Kyaw Moe Tun ajoute que treize autres corps ont été découverts les jours suivants après des heurts entre des combattants locaux et des forces de sécurité le 26 juillet, et que onze hommes, dont un garçon de 14 ans, ont été tués et brûlés deux jours plus tard.

Appel à l'action

Dans sa lettre, l'ambassadeur réitère son appel à un embargo mondial sur les armes contre la junte au pouvoir et à une «intervention humanitaire urgente» de la communauté internationale. «Nous ne pouvons pas laisser l'armée continuer de perpétrer ce genre d'atrocités au Myanmar», a fustigé Kyaw Moe Tun à l'AFP.

«Il est temps pour l'ONU, et plus particulièrement le Conseil de sécurité, d'agir», a plaidé celui qui a vu sa protection aux Etats-Unis renforcée en raison de menaces.

La Birmanie est en plein chaos politique depuis que la junte a démis le gouvernement d'Aung San Suu Kyi en février, l'accusant de fraudes aux élections de 2020. Plus de 900 personnes ont été tuées dans une sanglante répression menée par la junte pour étouffer toute protestation, selon une ONG locale de surveillance. Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a promis dimanche la tenue d'un nouveau scrutin «d'ici août 2023».