Bolivie L'ambassadrice du Mexique quitte la Bolivie

ATS

31.12.2019 - 18:22

L'ambassadrice du Mexique en Bolivie a quitté mardi le pays andin, au lendemain de l'annonce de son expulsion par le gouvernement bolivien (archives).
L'ambassadrice du Mexique en Bolivie a quitté mardi le pays andin, au lendemain de l'annonce de son expulsion par le gouvernement bolivien (archives).
Source: KEYSTONE/AP/LUIS GANDARILLAS

L'ambassadrice du Mexique en Bolivie, Maria Teresa Mercado, a quitté mardi le pays andin, a annoncé la police. Le gouvernement intérimaire a annoncé la veille son expulsion, l'accusant d'avoir participé à un projet d'exfiltration d'un bras droit d'Evo Morales.

«L'ambassadrice a quitté notre pays», a annoncé le chef de la police bolivienne, Antonio Montero, sur une chaîne de télévision locale. «Il n'y a eu aucun incident, tout s'est déroulé normalement», a-t-il ajouté.

Lundi, l'ambassadrice mexicaine avait été déclarée «persona non grata» par la présidente intérimaire Jeanine Añez. La Paz accuse Mexico et Madrid d'avoir voulu exfiltrer l'ancien bras droit de l'ex-président Evo Morales, Juan Ramon Quintana, réfugié avec une dizaine d'autres ex-fonctionnaires du gouvernement Morales à l'ambassade mexicaine.

Selon le gouvernement bolivien, «des personnes identifiées comme des fonctionnaires de l'ambassade d'Espagne en Bolivie, accompagnées d'hommes cagoulés» ont «tenté d'entrer subrepticement dans la représentation diplomatique mexicaine de La Paz», en essayant de forcer vendredi une barrière de sécurité de la police bolivienne.

«Tradition d'asile» politique

L'incident s'est produit durant une visite de la chargée d'affaires de l'Espagne Cristina Borreguero à l'ambassadrice mexicaine. Mme Añez a également annoncé l'expulsion de Mme Borreguero et du consul d'Espagne, Alvaro Fernandez. En représailles, Madrid, qui a nié tout projet d'exfiltration, a annoncé lundi l'expulsion de trois diplomates boliviens.

Dans un communiqué, la délégation de l'Union européenne (UE) à La Paz, a regretté l'expulsion des diplomates espagnols, la qualifiant de «mesure extrême et inamicale qui devrait être réservée aux situations graves». Elle a exprimé sa «profonde préoccupation pour l'escalade (...) diplomatique» avec Madrid.

Avant de quitter la Bolivie, Mme Mercado s'est dit, sur Twitter, «fière de servir son pays et de son principe et de sa tradition d'asile» politique. Les relations entre les deux pays sont tendues depuis que le Mexique a accueilli un temps l'ex-président démissionnaire Evo Morales, avant qu'il ne s'installe finalement en Argentine.

Mexico a dénoncé le caractère «politique» de cette décision, estimant que son ambassadrice avait agi dans le cadre du droit international, mais a indiqué ne pas souhaiter la rupture des relations diplomatiques avec La Paz.

La dizaine d'anciens fonctionnaires boliviens réfugiés à l'ambassade du Mexique à La Paz sont poursuivis pour «sédition et terrorisme» lors de la crise post-électorale qui a secoué la Bolivie après la présidentielle du 20 octobre et fait 35 morts, selon un bilan de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH). Premier président indigène de Bolivie, M. Morales a démissionné le 10 novembre après avoir été lâché par l'armée et sous la pression de manifestations de l'opposition.

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